Au premier jour d’une tournée en Afrique de l’Ouest, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a exhorté dimanche les pays riches à s’acquitter de leurs promesses d’aide financière aux pays en développement.
Les pays industrialisés se sont engagés en 2009, lors de la conférence de Copenhague, à accorder collectivement 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud à partir de 2020. Cette aide vise à financer leur transition écologique et leur permettre de s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. À ce jour, cette promesse reste non tenue. Elle figurait un point crucial à l’ordre du jour lors de la COP26 à Glasgow en novembre dernier. « Il est temps de passer aux actes. Il est temps de tenir la promesse des 100 milliards de dollars par an », a déclaré Antonio Guterres, à Dakar.
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Les pays africains « premières victimes » du changement climatique
Le secrétaire général de l’ONU a fait cette déclaration après avoir rencontré le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA). Cette tournée doit également le conduire au Niger et au Nigeria. « L’urgence climatique […] accroît le risque sécuritaire », a déclaré Antonio Guterres. Les coups d’État militaires survenus successivement depuis 2020 au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ont déstabilisé davantage l’Afrique de l’Ouest, fragilisée par la crise sahélienne.
« Les pays africains, qui ne sont pourtant pas responsables [du changement climatique], en sont souvent les premières victimes », a ajouté le chef de l’ONU. Pour faire face à cette menace climatique, Antonio Guterres juge « essentiel « de consacrer « la moitié des financements climatiques » aux programmes d’adaptation et de résilience ‘ »fin de venir en aide aux communautés vulnérables« .
Un objectif atteint en 2023 ?
Cette promesse d’un financement de 100 milliards par an à partir de 2020 a été prise officiellement lors de la signature, en 2015, de l’accord international sur le climat de Paris visant à limiter le réchauffement de la planète.
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Selon un rapport commandé par la présidence, britannique en octobre 2021, cet objectif pourrait être atteint en 2023. Soit avec trois ans de retard. Lors de la COP26, les pays émergents considéraient l’enveloppe de 100 milliards déjà obsolète et insistaient pour la relever. Les calculs du groupe Afrique demandaient alors jusqu’à 1.300 milliards par an, bien plus que cette promesse déjà non tenue.