En France, les supermarchés et petits commerçants sont obligés de jeter tous les produits non vendus qui sont « périmés », c’est-à-dire dont la date limite de consommation (DLC) est dépassée. Dans ces conditions, certains magasins cadenassent leurs poubelles ou déversent des produits chimiques sur les aliments non vendus afin d’empêcher le glanage. En accord avec la réglementation comment peuvent-ils plutôt favoriser le don alimentaire afin de limiter le gaspillage ?
« Donner est plus rentable que jeter ! » Tel pourrait être le slogan des associations caritatives dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. En effet, donner des produits à des banques alimentaires ou à des associations caritatives quelques jours avant leur date de péremption, permet au distributeur d’obtenir une défiscalisation représentant 60 % de la valeur du produit. Inscrire son activité dans une démarche solidaire, tout en optimisant ses coûts, n’est-ce pas un bel exemple de développement durable ?
Comme pour les dons financiers, les entreprises assujetties à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés qui font des dons en nature peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 60 % des dons dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaires hors taxes. Et si l’entreprise prend le transport à sa charge, elle obtient également une réduction d’impôt de 60 % des frais de transport !
Augmenter l’aide alimentaire pour diminuer le gaspillage
Quelle que soient les circonstances (changement de packaging, changement de gamme, invendus ayant dépassé la DLC ou la DLUO, etc.), donner s’avère bien souvent moins coûteux que jeter, recycler, détruire ou encore opérer un retour de marchandise. Les supermarchés sont alors de plus en plus incités à donner les produits consommables non commercialisables plutôt qu’à les jeter, même si peu ont encore franchi le cap.
Selon le Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs (CRIOC), les supermarchés seraient directement responsables d’environ 4 % du gaspillage alimentaire total. Mais indirectement, leur influence est déterminante sur le gaspillage engendré dans les secteurs de l’agriculture et de la transformation alimentaire. Leur influence atteint même les ménages, car leurs exigences entraînent souvent la mise au rebut de denrées alimentaires encore parfaitement saines et sûres…
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Empêcher le glanage et favoriser les dons pour plus de salubrité
Lorsque le distributeur retire les produits des rayons et les jette, il ne prend généralement aucune précaution particulière quant à leur maintien à température ou leur salubrité. Ces produits peuvent alors entrer en contact avec des souillures, perdre l’herméticité de leur emballage, subir une rupture de la chaîne du froid, etc. Toutes ces détériorations peuvent rendre le produit impropre à la consommation. Dans ces conditions, les distributeurs peuvent également asperger les produits de détergents ou cadenasser les poubelles pour empêcher le glanage, les plus démunis essayant de plus en plus souvent de récupérer des aliments comestibles dans les poubelles des distributeurs.
Lorsque les dons sont organisés, les produits destinés à être donnés sont conservés dans un lieu de stockage adapté. Le distributeur doit respecter les conditions de température identiques à celles de leur stockage habituel, jusqu’à leur ramassage par l’association, ou leur acheminement dans les locaux de l’association si le transport est assuré par le donateur. La chaîne du froid est préservée.
Le magasin ou l’entreprise et l’association respectent donc les conditions d’hygiène et de sécurité des aliments aux stades du stockage, du transport, de la manutention et de la mise à disposition du bénéficiaire, en se référant au guide de bonnes pratiques d’hygiène. Dans ces conditions, il convient d’orienter les plus démunis vers les associations afin qu’ils n’aient pas recours au glanage.
Quelques produits à risque
Les enseignes ne peuvent donner aux associations des produits ayant une date Limite de Consommation (DLC) dépassée. L’association ne peut pas non plus distribuer un produit dont la DLC est dépassée. Pour tenir compte des délais logistiques, les enseignent respectent généralement un délai de 72h et dans tous les cas ce délai ne doit pas être inférieur à 48h.
Il existe des produits dits « à risque » qui impliquent des précautions particulières et qu’il est déconseillé de donner. Il s’agit notamment de certains produits non préemballés maniés au sein du magasin, dont le traitement est très strictement encadré : pâtisseries fraîches à base de crème pâtissière, crème chantilly ; coquillages, crustacés et huîtres, produits de poissonneries (hors surgelés) ; viandes non préemballées, abats préemballés ou non, farces et produits farcis préemballés ou non et les produits frais détériorés, abîmés, présentant un aspect anormal.
Tous les produits qui ne peuvent pas être donnés aux associations peuvent être valorisés par méthanisation pour produire de la chaleur et de l’électricité. Là encore, les progrès possibles sont nombreux.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Il est vrai qu’aujourd’hui le gaspillage alimentaire fait polémique. Selon les sources, plus de la moitié des aliments qui ne seraient pas consommés et donc toujours emballés seraient jetés.
C’est énorme et inquiétant dans le sens ou il y a de nombreuses inégalités dans le monde.
Heureusement il y a des entreprises comme fightfoodwaste qui propose des solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire et d’énergie.
Ou encore les supermarchés belges qui ont pour obligation de redistribués aux associations les aliments n’ayant pas été achetés et arrivant à la date de péremption.