Les recettes liées au e-commerce pour l’année 2017 montrent que les Français achètent toujours plus sur Internet. Parmi les 182.000 sites de commerce recensés, certains vendent des médicaments. Depuis 2013, cette activité n’est plus l’apanage des pharmacies du coin de nos rues. Face à ces e-pharmacies, il faut déjouer les pièges pour pouvoir acheter des médicaments sur Internet en toute sécurité.
Avec le développement du commerce en ligne, les Français craignent de moins en moins de faire leurs courses sur Internet. Le e-commerce a ainsi généré 81,7 milliards d’euros de recettes en 2017 comme l’indique la Fédération du e-commerce (Fevad). Les offres sont tellement répandues aujourd’hui qu’il serait possible de ne jamais se rendre dans un commerce de proximité. Faire ses courses ou même programmer ses vacances via son ordinateur est donc loin d’être insolite dans notre société actuelle.
Et depuis janvier 2013, c’est même l’achat de médicaments sur internet qui est possible. En effet, la législation dit que tout pharmacien ayant une officine peut vendre des médicaments sans ordonnance sur internet. Ainsi, il est possible d’acquérir sa boîte d’aspirine sans quitter son canapé. Ainsi, il est devenu possible d’acheter des médicaments sur plusieurs sites internet correspondant à des pharmacies se trouvant partout en France. Mais fin 2017, un arrêt rendu par la Cour d’appel de Versailles a autorisé un autre site, qui n’appartenait pas à un pharmacien, à mener cette activité. C’est Doctipharma, une filiale de Doctissimo.
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Internet en avance sur les supermarchés
La justice a en effet autorisé Doctipharma à vendre sur Internet des médicaments sans ordonnance. La particularité de ce site est qu’il est un intermédiaire de vente. Derrière Doctipharma, il n’y a pas une pharmacie en particulier. C’est une plateforme sur laquelle les pharmaciens peuvent, s’ils le souhaitent, vendre leurs médicaments. Les magistrats ont fini par prendre cette décision pour aider les pharmaciens à moderniser leur profession. De plus, la pratique avait déjà pignon sur rue dans d’autres pays européens comme aux Pays-Bas et en Belgique. Ce jugement a donc permis au marché français de suivre le pas donné par les pays voisins.
Et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce qui est permis sur Internet ne l’est toujours pas dans les supermarchés. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a renouvelé sur BFMTV son opposition sur le sujet en septembre 2018. Cette dernière affirmée qu’elle « ne pense pas que des supermarchés soient en capacité de nous aider pour la santé publique ». La ministre dénonce l’absence de conseils d’un pharmacien dans les supermarchés pour aiguiller le patient vers le bon médicament. Celle-ci oublie peut-être qu’il est sur Internet aussi simple d’acheter du Doliprane que de faire son shopping sur Asos, Le Bon Coin ou eBay.
À l’heure actuelle, près d’un jeune de 18-34 ans sur deux se dit prêt à acheter des médicaments sur Internet. Cependant, cette pratique n’est pas anodine et implique tout de même de prendre quelques précautions. L’Ordre des pharmaciens préconise de passer commande seulement sur les sites qui sont répertoriés. Ceci est essentiel pour ne pas acheter des médicaments qui seraient vendus sur des sites illégaux. Le risque serait de consommer des médicaments frelatés, et qui sont dangereux pour la santé.
Auteur : Chaymaa Deb, journaliste Natura-sciences.com