La réglementation RE2020 oblige les constructeurs à améliorer drastiquement l’efficacité énergétique des bâtiments neufs. De nombreux équipements permettront aux bâtiments de s’inscrire dans une démarche de transition écologique. Parmi eux : l’ascenseur. Cet essentiel de la mobilité en intérieur se réinvente pour alléger son impact écologique. Aussi, le bâtiment du futur est le fruit d’un choix de matériaux naturels et dont l’impact environnemental sera moindre.
De nombreuses villes font face à un défi d’envergure en termes de transition écologique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans moins de trois décennies, la France devra avoir atteint la neutralité carbone. Pour y parvenir, plusieurs secteurs devront réinventer leurs usages. C’est notamment le cas pour le BTP. En 2019, le cabinet de conseil en stratégie climat Carbone 4, indiquait que ses émissions s’élevaient à 88 millions de tonnes de CO2eq en 2015. En 2050, celles-ci devront être quasi-nulles.
Optimiser l’empreinte carbone
Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement, la confection de matériaux de construction génère 10% des émissions mondiales de CO2. Dans ce contexte, les professionnels de la construction et de l’équipement du bâtiment redoublent d’efforts. Leur objectif est de proposer des solutions permettant de réduire drastiquement les besoins énergétiques des bâtiments. Tous sont concernés : entrepôts, usines, bureaux, cinémas, immeubles d’habitation, maison individuelle, etc.
Les innovations allant dans le sens de la transition écologique concernent plusieurs éléments. Rendre un bâtiment plus performant énergétiquement passe aussi bien par le choix des matériaux de construction que celui, moins attendu, d’un ascenseur connecté. « Sur l’ensemble du cycle, on va chercher à optimiser notre empreinte carbone », affirme Cédric de la Chapelle, directeur modernisation de KONE France. Aujourd’hui, plusieurs acteurs du BTP adoptent la même stratégie de développement que le leader mondial de l’ascenseur, venu de Finlande.
La France, pionnière de la transition écologique dans le BTP
La nécessité de rechercher des solutions écologiques est d’autant plus importante que la réglementation RE2020 est en vigueur en France. Depuis le 1er janvier 2022, celle-ci vise à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Pour les logements collectifs, le seuil maximum d’émissions de gaz à effet de serre s’élève désormais à 14 kg de CO2eq/m²/an. Les habitations individuelles voient ce seuil abaissé à 4kg de CO2eq/m²/an.
Ce budget carbone doit prendre en compte le chauffage, le refroidissement, l’eau chaude sanitaire et la ventilation. À ces critères – définis dans la précédente réglementation RT2012 – s’ajoutent l’éclairage des parties communes, la consommation dans les parkings ainsi que les moyens de déplacement dans le bâtiment. Dès juillet, cette réglementation entrera aussi en vigueur pour les bureaux et les établissements d’enseignement.
Cette règlementation fait de la France l’un des pays précurseurs en matière de réduction de l’impact écologique du BTP. « La France est un pays qui a réglementé depuis longtemps les émissions carbones dans le bâtiment », confirme Cédric de la Chapelle. Par ailleurs, la rénovation énergétique des passoires thermiques d’ici 2030 est obligatoire. À ce sujet, le président de la République Emmanuel Macron prévoit la rénovation de 700.000 logements chaque année d’ici 2027.
Plus d’huile dans l’ascenseur
Cela signifie que les concepteurs de bâtiments et d’équipements doivent anticiper l’empreinte carbone des projets, en amont de leur réalisation. C’est pourquoi les fabricants d’ascenseurs ont mis au point des alternatives pour alléger l’impact environnemental de leurs machines. Par exemple, pour éviter de devoir utiliser de l’huile dans le moteur, plusieurs fabricants d’ascenseurs optent pour une solution sans engrenage. Ce système « gearless » permet de réduire les besoins en électricité des ascenseurs.
Cédric de la Chapelle témoigne également d’un grand soin accordé à la réutilisation des matériaux usagés. « Lorsque nous démontons un ascenseur, nous vérifions si nous pouvons réemployer certains composants. Si ce n’est pas le cas, nous nous demandons si d’autres usages sont possibles. Par exemple, nous revendons nos câbles usagés aux entreprises forestières pour une faible somme », expliquait le quadragénaire au média B Smart. Ils restent en effet efficaces pour leurs activités.
L’intelligence artificielle au service de la transition écologique
Soucieux eux aussi de vouloir trouver des alternatives, des architectes se servent de matériaux innovants pour répondre aux contraintes liées au réchauffement climatique. « Utiliser l’argile comme isolant thermique pour les logements du sud de la France peut être pertinent », confiait en 2020 Nurra Barry à Natura Sciences, fondatrice de la start-up Carbon Saver. De même, pour limiter les émissions mondiales de CO2 liées à l’usage de l’acier et du ciment, plusieurs ingénieurs font appel au bois pour fabriquer des gratte-ciels. C’est notamment le cas de la tour Mjøstårnet sur les rives du lac Mjøsa en Suède, ou de la tour Ascent à Milwaukee, aux États-Unis.
De son côté, l’univers des équipements ne manque pas non plus d’innovations. Ainsi, l’ascenseur peut être un moyen d’optimiser le chauffage et la climatisation. « Grâce à l’intelligence artificielle, il deviendrait assez facile de repérer à quel étage des personnes sont présentes. En utilisant cette information, nous pourrions éviter de chauffer ou de rafraîchir inutilement des espaces inoccupés », déclare Cédric de la Chapelle.