Le reconditionnement trace sa route en France. Des startups cherchent à automatiser leurs procédés pour changer d'échelle. Parmi elles, Largo automatise le processus de reconditionnement de ses smartphones. Un procédé unique en France.
"Le reconditionnement des appareils high-tech peut-il devenir une activité industrielle assez importante pour rivaliser avec l'industrie du neuf pour 2030 ? Je pense qu'on peut viser un produit sur deux de reconditionné vendu sur le marché. Il ne faut toutefois pas se leurrer, nous aurons toujours besoin du neuf pour alimenter le marché d'occasion. Mais réduire le neuf de moitié, serait une grande réussite", détaille Christophe Brunot, PDG de Largo. Cette start-up créée en 2016 et basée Sainte-Luce-sur-Loire, juste à côté de Nantes, inaugure cette année l'automatisation de son procédé de reconditionnement de smartphones, tablettes et ordinateurs pour participer au changement d'échelle de l'offre. Aujourd'hui, seulement 14% des appareils vendus sur le marché sont reconditionnés.
La modernisation et l’extension de l'entreprise visent à augmenter la capacité de reconditionnement des smartphones. Elle passera ainsi de 12.000 à 25.000 par mois. Cotée en bourse depuis un an, Largo se targue d'un chiffre d'affaires de 17,6 millions d'euros en 2021. Ce marché de la seconde vie tente ainsi de prendre le pas sur le neuf. Selon Christophe Brunot, le marché français du reconditionnement peut rivaliser avec celui de la Chine. "Nous pouvons lutter en productivité et en qualité, assure-t-il. La Chine utilise des pièces de piètre qualité pour faire plus de marge"."En plus, il vaut mieux, pour un consommateur français, acheter un appareil de son pays pour le service après vente", rappelle le PDG de Largo.
Le reconditionnement face au neuf pour la transition écologique
La mise sur le marché de produits reconditionnés limite l’impact sur les terres et métaux rares nécessaires à la production des smartphones (coltan, lithium…). "Pour fabriquer un smartphone de 150 g, il faut 80 kg de matière première", selon Largo. "L'empreinte carbone pour un produit neuf est de 90 kg équivalent carbone contre 9 kg pour un smartphone reconditionné en France", constate Christophe Brunot.
"Quand nous avons lancé Largo, nous l'avons fait sur un constat simple : le numérique aura de plus de plus en plus d'empreinte. Avons-nous besoin d'un nouveau téléphone à plus de 1.000 euros tous les ans ? Je ne pense pas", assène le PDG.
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