L’école d’ingénieurs Centrale Nantes a organisé un forum low-tech, afin promouvoir les technologies qui offrent une alternative moins consommatrices de ressources. L’occasion d’y rencontrer étudiants et chercheurs qui imaginent le monde de demain.
Face aux enjeux écologiques et sociaux du siècle, la low-tech, ou l’ensemble des technologies visant la sobriété énergétique et matérielle, s’affichent comme l’une des voies à suivre pour l’industrie. Ce mardi 21 mars, l’école d’ingénieurs Centrale Nantes a organisé un forum low-tech regroupant acteurs engagés, enseignants chercheurs et étudiants. Via des tables rondes et démonstrations des technologies low-tech, le forum proposait aux curieux de découvrir des innovations.
Une nouvelle façon de penser l’industrie
Dans le hall principal de l’école d’ingénieurs Centrale Nantes, plusieurs stands présentent leurs innovations. Jean (prénom d’emprunt), retraité et membre de l’association « INTI énergies solidaires », dévoile ainsi des cuiseurs en bois et solaires low-tech. « Notre mission est de déployer des moyens de cuisson écologiques pour les populations pauvres qui sont privées de ressources », explique-t-il. « Grâce à nos cuiseurs, nous émettons moins de fumée liée, à la combustion, qui est responsable de nombreuses maladies », estime-t-il.
Lire aussi : Un produit high-tech sur deux reconditionné en 2030 ?
De l’autre côté de la rangée, Jessica Cleuziou, ambassadrice de « Bokashi », présente son alternative au compostage classique. « L’idée est de remplir un seau avec tous vos déchets de cuisine et de saupoudrer le tout avec notre activateur qui va aider à la fermentation des biodéchets. Elle ajoute : « Avec cette technique de compostage que nous proposons, nous réduisons de 30% le volume des poubelles de cuisine ».
Le directeur de Centrale Nantes, Jean-Baptiste Avrillier, se réjouit de l’organisation de ce forum par son école. Selon lui, les low-tech sont « indispensables pour le monde de demain ». « Nos étudiants, et nos futurs ingénieurs, doivent repenser nos moyens de production ». Il assure que l’école cherche à développer ses cursus autour de la low-tech et du respect de l’environnement.
Les étudiants mettent les mains à la pâte
Dans ce forum organisé par l’école, les étudiants sont également à l’honneur. Six d’entre eux ont imaginé un bateau du futur. Les élèves ont pour cela aménagé le catamaran We Explore du skipper breton Roland Jourdain avec des équipement sobres. L’automne dernier, le bateau, doté par ailleurs d’une coque en fibre de lin, a bouclé la route du Rhum. Il la ainsi démontré qu’il était possible de traverser l’Atlantique avec des matériaux biosourcés.
Dans le sillage de cette performance, le skipper a voulu aller plus loin en confiant à Centrale Nantes le soin d’aménager son bateau avec des innovations low-tech. Pour le rendre le plus autonome possible, les étudiants ont conçu plusieurs systèmes portant sur la production et le stockage d’énergie dans le bateau. Batteries recyclées, séchoir solaire, conservation des aliments, ou encore éclairage rechargeable, ces prototypes seront testés en mer dans les mois à venir.
Pour Centrale Nantes, cette démarche low-tech est une nécessité. « Notamment à cause de la crise climatique », estime Jean-Marc Benguigui, enseignant à Centrale Nantes. « Nous continuerons les projets low-tech, en espérant que l’industrie locale du nautisme priorise la low-tech à l’avenir », ajoute-t-il.
Les entreprises sur le coup
Dans un coin du hall, quelques entreprises présentent leurs solutions. C’est le cas de Decathlon, entreprise française de sport et de loisirs. La firme a lancé en février un concours d’innovation low-tech sur le thème de la randonnée. Des équipes d’une à cinq personnes ont jusqu’au 7 juillet prochain pour proposer leur projet. « Ce que nous voulons, c’est valoriser la low-tech dans la pratique sportive, le tout dans un contexte de ressources limitées », explique Anne-Sophie Pierre, salariée chez Decathlon pour les sports de montagne.
Sur son stand, l’entreprise présente un réchaud en bois low-tech. « Il s’agit d’un réchaud vertical dans lequel on met des brindilles avant d’allumer le feu. Le principe low-tech est que les gaz liés à la combustion des brindilles remontent vers le haut du réchaud, s’échauffent et brûlent de nouveau pour créer une double combustion. Nous arrivons donc plus vite à ébullition », détaille Anne-Sophie Pierre.