Ce 10 juillet, le streamer ZeratoR a lancé un sondage en ligne, particulièrement suivi. Il vise à désigner les cinq associations environnementales bénéficiaires de la levée de fonds du prochain Z Event. Parmi les 22 associations en lice, nous avons fait notre choix.
« Vous ne trouverez aucune asso qui fait consensus dans cette liste mais c’est en travaillant avec tout le monde qu’on avancera », annonçait ce 10 juillet Adrien Nougaret, alias ZeratoR, créateur du Z Event. Jusqu’à ce mercredi, il invite les internautes à choisir les associations environnementales qui bénéficieront des gains du prochain Z Event. Celui-ci aura lieu du 9 au 11 septembre prochain.
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Après un faux départ et l’annulation du partenariat avec la fondation GoodPlanet, accusée de greenwashing, l’organisateur espère tout de même fédérer autour de la cause écologique. « Sachez que nous voulions absolument faire le plus gros Z Event sur le thème de l’écologie car c’est un thème important qui nous touche tous », explique-t-il. La dernière édition, live sur Twitch avait permis de récolter 10 millions d’euros pour Action contre la fin. 22 associations sont ainsi en lice pour faire partie des cinq causes soutenues cette année. Alors que les internautes pèsent les pour et les contre sur les réseaux sociaux, Natura sciences annonce ses préférences.
Les Amis de la Terre : la précurseur
« Le modèle économique actuel, capitaliste et productiviste, basé sur la compétition et la croissance, bénéficie à une minorité de la population mondiale, dont le mode de vie, basé sur l’hyper-consommation, ne persiste qu’à la condition du maintien de la majorité dans la pauvreté et la précarité », annonce la fédération dans son manifeste. Créée en 1970, elle vise à exposer les « mécanismes économiques et politiques à l’origine du dérèglement climatique ».
Présente dans plus de 70 pays à travers le monde, la fédération Les Amis de la Terre allie enquêtes, plaidoyers et sensibilisation. Elle a récemment lancé une pétition contre le projet Eacop, après la publication d’un rapport sur le sujet.
Bloom : l’association de Claire Nouvian pour les océans
Parmi la liste fournie par le Z Event, plusieurs ONG s’attèlent à la défense des océans. Bloom, association créée en 2004 par la militante écologiste Claire Nouvian, œuvre pour la conservation marine. Elle mène notamment un travail de sensibilisation et de recherche scientifique.
L’association mène également des activités de lobbying auprès des dirigeants français et européens. Notamment concernant le chalutage en eaux profondes, la pêche électrique et la coupe des ailerons de requins. Dernièrement, l’association s’est félicitée d’une victoire importante : « Emmanuel Macron a fini par annoncer qu’il soutenait l’interdiction de l’exploitation minière en haute mer, c’est-à-dire en eaux internationales », souligne-t-elle sur son site. Elle signe par ailleurs une enquête aux côtés de Médiapart concernant une fraude aux aides covid de pêcheurs européens.
Zero waste France : vers le zéro gaspillage
En 2014, le Centre national d’information indépendante sur les déchets donnait naissance à la branche française de l’organisation Zero waste. Celle-ci lutte, comme son nom l’indique, pour le « zéro déchet », le « zéro gaspillage » et pour « faire connaître les dangers de l’incinération des déchets ». Elle fait partie des associations sélectionnées par le Z Event qui œuvrent notamment à l’échelle individuelle.
Au-delà de la création d’une boutique zéro déchets à Paris en 2017, Zero waste France a récemment porté plainte contre les marques Adidas et New balance. Elle accuse ces dernières de greenwashing et pratique commerciale trompeuse. L’association dépend majoritairement de dons de particuliers et se veut transparente quant à ses autres sources de financement, tout comme Bloom et Les Amis de la Terre.
350.org : l’ONG qui lutte pour le « désinvestissement »
350, comme 350 parties par million. Soit le seuil de CO2, calculé par le climatologue américain James Hansen, au-delà duquel le réchauffement climatique deviendrait trop important. 350.org, ONG environnementale internationale créée en 2007 aux États-Unis, milite ainsi contre le financement de combustibles fossiles. Cela se traduit outre Atlantique, par une opposition à plusieurs projets d’oléoducs, tout comme à la fracture hydraulique. Tandis qu’en France, 350.org s’est notamment illustrée ces dernières années par la campagne #PasAvecNotreArgent, en collaboration avec Attac. Récemment, 350.org a lancé une pétition contre l’inscription du gaz et du nucléaire dans la taxonomie verte européenne.
En 2020, dans son documentaire Planet of the Humans, Michael Moore pointait toutefois du doigt certains mécènes de 350.org et son fondateur Bill McKibben. Parmi eux, la fondation Rockefeller, grand groupe industriel américain.
Aspas : sanctuariser des îlots de vie sauvage
Depuis 1980, l’association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), lutte pour la protection de la faune et la flore. Un de ses modes d’action emblématiques : l’achat de terrains labellisés « réserves de vie sauvage ». Ce faisant, l’ONG participe au « réensauvagement » de parcelles en France. « C’est en protégeant les milieux qu’on pourra protéger les animaux et c’est donc en devenant propriétaire qu’on peut décider ce qu’on peut faire pour la protection des milieux, pour laisser la nature en libre évolution. L’acquisition foncière nous est apparue comme le meilleur outil de la protection », commentait pour Charlie hebdo, sa directrice Madlin Rubin en 2020.
Un article du Monde, soulignait toutefois la même année, les réticences des populations locales sur les zones d’implantation choisies par l’association. « Ce qui me fait râler, c’est qu’on n’arrive pas à récupérer ces terres pour l’agriculture, expliquait notamment Valéry Vassal, producteur de lait bio. J’aurais bien aimé racheter une partie du bois. »
Mise à jour du 13 juillet 2022 : Sur Twitter, ZeratoR a annoncé, peu après 14 heures mercredi 13 juillet, les associations bénéficiaires de cette levée de fonds. Sea Sheperd, la Ligue de protection des oiseaux, WWF France, Time for the Planet et The Sea Cleaners se partageront ainsi les gains du prochain Z Event. Face aux critiques de certains internautes, l’organisateur a, par ailleurs, commenté : « Que vous aimiez les cinq associations ou pas, nous allons être très attentifs à l’utilisation des fonds. On ne changera pas le passé/présent d’une asso. compromis et concessions ».
