Le Top 50 de l’entrepreneuriat à impact 2022 vient de sortir. Il récompense l’apport des entreprises et associations à l’économie sociale et solidaire ou à la transition écologique. Explications de la démarche et présentation de quelques lauréats.

De plus en plus de structures se présentent comme « à impact » social ou écologique. Elles dédient leur activité une mission d’utilité écologique ou sociale, partagent la valeur créée et les pouvoirs au-delà des simples actionnaires ou salariés. Mais ont-elles réellement un impact ? Afin d’avoir des données chiffrées et crédibiliser ainsi la démarche de ces structures, le média Carenews a lancé il y a trois ans « le Top 50 de l’entrepreneuriat à impact en France ». « En trois éditions, nous avons étudié plus de 800 dossiers : cela fait un nombre de data assez intéressante », avance Flavie Deprez, directrice générale et co-fondatrice de Carenews.
L’édition 2022 a été présentée le mardi 9 mai au Philanthro-Lab à Paris, avec le soutien de plusieurs entreprises dont BNP Paris Bas, la MAIF et Schneider Electric. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative, a félicité les lauréats répartis dans dix catégories d’impact. « Vous êtes aujourd’hui des acteurs indispensables pour l’accès à l’emploi, au logement, pour l’égalité des chances, en matière d’éducation, pour l’accès à la santé, à la culture, pour le travail concret pour répondre aux enjeux autour de la transition écologique », a-t-elle salué.
Le TOP 50 de l’entrepreneuriat à impact, « une belle reconnaissance »
Le classement repose sur un questionnaire d’évaluation de 80 questions, notées sur 100 points. Chaque catégorie compte entre un et dix lauréats. « Le nombre de lauréats est proportionnel au nombre de candidatures reçues dans chaque catégorie dans un souci de justice et de représentativité », précise Flavie Deprez.
Le label Emmaüs se trouve par exemple en première place de la catégorie « consommation et production responsables ». Cette coopérative permet à 175 structures membres du mouvement Emmaüs, de vendre en ligne leurs produits. « Ce TOP 50 est une belle reconnaissance pour nous, c’est montrer que l’on peut vendre en ligne, créer de la valeur avec de l’impact social et environnemental, dans un secteur très concurrentiel où il y a un certain nombre de géants qui n’ont pas toujours ces valeurs », se félicite Clémence Tran Quy, chargée des financements et partenariats dans la structure.
Des structures modèles pour lauréates pour la troisième fois
Avec le meilleur score toutes catégories confondues (91,9 points), Lemon Tri se retrouve en tête de la catégorie consacrée au recyclage et à la lutte contre le gaspillage. « Nous luttons contre l’incinération et l’enfouissement des déchets via des solutions innovantes de tri, de recyclage et de réemploi », partage Ingrid Detourbet, responsable communication de Lemon Tri. L’entreprise, lauréate pour la troisième année consécutive, a sauvé 2.700 tonnes de matières et évité l’émission de 2.000 tonnes de CO2. « Depuis trois ans, nous participons à ce classement, c’est un rendez-vous incontournable pour nous. Il nous permet prendre du recul sur notre activité, de lever la tête du guidon, de produire des données et de mesurer nos impacts », résume-t-elle au nom de l’équipe de Lemon Tri.
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Aux côtés de Lemon Tri, cinq autres structures sont lauréates pour la troisième année consécutive. Il s’agit de Make ICI, Label Emmaüs, Les Marmites Volantes, Moulinot, et Cueillette Urbaine. « Elles se placent dans le top de leur catégorie », explique Cécile Chapon, consultante RSE senior chez Haatch, cabinet de conseil en stratégie RSE, chargé de la collecte et de l’analyse des données du Top 50. « Elles font figure de modèle inspirationnel pour leur secteur » et sont « assez emblématiques de leur catégorie », poursuit-elle.
Des nouveautés au rendez-vous
Le classement donne aussi une belle place à la nouveauté. Les structures n’ayant jamais participé représentent 70% des candidats et plus de la moitié des lauréats. Si le top 50 comprend 60% d’entreprises et 40% de structures associatives, dont l’âge moyen est de 11 ans, « la plus jeune structure lauréate a été créée en 2021, ce qui montre que l’on peut faire de l’impact rapidement », se félicite Cécile Chapon. Il s’agit de Tryanda qui propose un accompagnement présenté comme personnalisé « pour la triade des soignants, patients et aidants ».
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Le système de notation, co-construit par Carenews et Thierry Sibieude, professeur à l’ESSEC Business School, aboutit à une note sur 100. Il prend en compte la solidité du modèle économique des structures (10 points), leurs pratiques en termes de gouvernance, d’égalité, de transparence et d’implication des parties prenantes (11 points), ainsi que l’intensité et la maturité de leur engagement (18 points). Le caractère innovant de leur solution, sa réplicabilité et son potentiel de changement d’échelle compte pour 23 points. L’évaluation de l’impact dépend pour sa part de la catégorie d’impact considéré et totalise 38 points. « Étonnamment, la dimension sur laquelle les lauréats doivent le plus progresser, ce sont les “pratiques responsables” avec une note moyenne de 5,8/11, prévient Guillaume Brault, président et co-fondateur de Carenews dans un communiqué. À l’inverse, la dimension sur laquelle les lauréats sont le plus performants, ce sont la “qualité et la pertinence de leur solution” avec 20,7/23. »
