“Le Climat chez Vous”, c’est le défi fou que se sont lancés Guillaume Labeyrie et Nicolas Marques, deux amis Normands. De janvier à mai, le duo traversera la France à vélo, à la rencontre de porteurs de projets engagés. Le but? Alerter sur les risques liés au dérèglement climatique et présenter des solutions, le tout rythmé par des spectacles de magie.
Ce samedi 28 janvier, c’est le grand départ pour Guillaume Labeyrie et Nicolas Marques. Sous le soleil niçois, les deux amis enfourchent leur vélo et partent à la rencontre de ceux qui proposent des solutions pour lutter contre le changement climatique. Du 28 janvier au 6 mai 2023, le duo va parcourir 3.000 km de la Côte d’Azur à Rouen, ville dont ils sont originaires.
“Le Climat chez Vous”, c’est ainsi qu’ils ont nommé leur aventure. La volonté de Guillaume et Nicolas avec ce tour de France à vélo? Alerter sur les risques liés au dérèglement climatique et valoriser les initiatives qui se font dans chacune des villes-étapes. Déforestation, montée des eaux, pollution et bien d’autres sujets seront abordés par le binôme. Et pour fédérer autour de ces thèmes, les deux comparses misent sur le spectacle. Magicien de métier, Nicolas a conçu pour l’occasion un spectacle dédié au climat, qu’il réalisera auprès de chaque porteur de projet qu’ils rencontreront. Guillaume Labeyrie se confie à Natura Sciences au sujet de cet étonnant défi.
D’où vous est venue l’idée de vous lancer dans cette aventure ?
Avec Nicolas, nous sommes des amis d’enfance. Nous avons toujours été touchés par le sujet du réchauffement climatique, mais nous n’avions pas pris conscience de l’ampleur du phénomène. Cet été, entre sécheresse, incendies et inondations, nous nous sommes intéressés à la question et avons lu la synthèse des rapports du GIEC. Ça a été un véritable bouleversement. Nous nous sommes alors posés la question “que pouvons nous faire qui ait du sens, pour tenter de participer à la limite du réchauffement climatique ?”. C’est comme ça que l’idée “Le Climat chez Vous” est née.
Quel message souhaitez-vous faire passer avec ce projet ?
Il y a deux messages fondamentaux que nous souhaitons transmettre. Le premier, c’est que face au désastre, le plus important est d’essayer. Face aux catastrophes qui s’annoncent, nous souhaitons créer un nouveau récit positif, qui allie décroissance, sobriété, collectif et bonheur. Dans le cadre du réchauffement climatique, nous pensons qu’il faut vraiment avoir une attitude positive afin de rendre cette lutte désirable, joyeuse, source de bonheur et d’épanouissement. C’est aussi dans ce sens que nous avons décidé d’organiser des spectacles de magie.
Comment vous est venue l’idée d’allier climat et magie?
Avec ce spectacle de magie dédié au climat, nous voulons alerter sur les risques du dérèglement climatique. Pour cela, nous utiliserons par exemple des chiffres chocs. Ces numéros sont le fil rouge de notre aventure. La magie, c’est aussi un vecteur de rassemblement. C’est quelque chose qui fédère. On peut ne pas aimer la magie, mais en général, c’est quelque chose qui fait sourire, qui interroge.
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Derrière la magie, il y a la volonté de réenchanter le monde. Nous nous sommes demandés : “comment on réenchante le monde lorsqu’on lutte contre le dérèglement climatique?”. Il ne faut pas partir du principe que nous allons tous mourir et que ça va être une catastrophe. Il faut plutôt voir cette lutte comme quelque chose de positif pour tous, pour soi, pour ses amis, pour sa famille, pour ses proches. C’est ça le message que l’on veut faire passer. Nous voulons avoir un discours fédérateur et positif lors de ces représentations.
Où vont se dérouler ces spectacles ?
Nous comptons en faire 28, soit deux par semaine tout au long de notre parcours. Dans chaque ville que nous allons traverser, des associations et des entreprises qui luttent au quotidien pour la planète nous accueilleront. Nous allons donc jouer notre spectacle chez celles qui nous ouvrent leurs portes. Par la même occasion, nous en profiterons pour donner la parole à des gens engagés durant des interviews que nous diffuserons sur nos réseaux sociaux pour permettre au plus grand nombre d’entendre ces témoignages inspirants. Face à l’urgence climatique, nous voulons mettre la lumière sur celles et ceux qui construisent le monde de demain.
Des exemples de structures qui vont vous recevoir ?
Pour notre première étape à Marseille, nous irons à Treeseve, une entreprise de reforestation. À Avignon nous nous rendrons à Roulons à vélo, une association qui œuvre au quotidien pour promouvoir l’usage du vélo. À la Rochelle nous rencontrerons l’équipe de Un toit pour les abeilles qui lutte pour la reconstitution des colonies d’abeilles.
Adaptez-vous vos discours aux problématiques que rencontrent les territoires sur lesquels vous serez ?
Nous souhaitons en effet nous adapter aux différents impacts du dérèglement climatique que subissent les différents territoires. Par exemple, à Nice, nous mettrons l’accent sur la sécheresse. C’est une grande préoccupation dans le sud de la France. À Rouen, il y a la montée des eaux. À la montagne, nous parlerons des problématiques liées à l’enneigement, et aussi de la reconversion des sites touristiques.
Avant de vous lancer « le Climat chez vous », étiez-vous des sportifs chevronnés?
Oui, nous faisons pas mal de sport. Mais ici notre but n’est pas de réaliser un exploit sportif. Ce qui est important pour nous, c’est de mettre en avant le vélo comme moyen de transport sur une longue distance. Nous voulons aussi faire comprendre qu’il n’y a pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour avoir de bonnes vacances. On peut simplement prendre son vélo et par exemple longer la Seine jusqu’au Havre pour passer un bon moment. Le vélo est un moyen de tourisme super. Et en France, il y a énormément de belles choses à découvrir sans polluer. Il est possible de réinventer ces vacances et ces moments de détente autrement qu’en prenant l’avion.