La start-up It’s about my Africa lance un crowdfunding d’envergure afin de récolter un maximum de fonds pour offrir l’accès à l’eau potable au continent africain.
En 2016, les problématiques d’accès à l’eau potable sont plus que jamais d’actualité. 850 millions de personnes ne peuvent jouir quotidiennement d’un accès à l’or bleu d’un simple tour de robinet, et 300 millions d’entre elles sont africaines. À l’heure où plusieurs pays sont touchés par de graves crises sanitaires à l’image de l’épidémie d’Ebola qui a sévi ces derniers mois en Afrique de l’Ouest, la nécessité d’une action rapide devient primordiale. Si d’aucuns pourraient être désarçonnés face à l’ampleur de la tâche à accomplir, ce n’est pas le cas de Thomas Kacou. Ce jeune entrepreneur de 25 ans a fait de l’accès à l’eau potable en Afrique son chemin de croix.
« Je tenais à lancer cette campagne de crowdfunding car sans accès à l’eau potable, ce sont des millions de personnes qui sont condamnées à vivre dans des conditions déplorables. Je suis d’origine ivoirienne, ce qui me rend peut-être encore plus conscient de l’urgence de la situation sur le continent. En essayant d’attirer de nombreux contributeurs, je suis certain que nous pourrons sauver des milliers de personnes » déclare, fier, le fondateur du projet.
It’s about my Africa : un « défi fou et humain »
L’objectif de cette opération de crowdfunding – qui prend fin le 31 mars 2016 – : récolter un milliard d’euros. À cœur vaillant, rien d’impossible. « Mon équipe et moi sommes conscients qu’il nous faudrait un miracle pour percevoir cette somme colossale, mais c’est notre manière de montrer qu’il faut que tout le monde se mobilise, et nous voulons donner un coup de pied dans la fourmilière » explique Thomas Kacou. Aujourd’hui, l’escarcelle virtuelle de It’s about my Africa ne contient encore que 12.113 euros. « Pour réaliser ce défi fou, nous nous sommes associés à la start-up toulousaine Sunwaterlife, une structure à taille humaine qui a inventé un système de purification d’eau, fonctionnant grâce à des panneaux solaires » continue l’ambitieux entrepreneur.
Le but des deux start-up alliées sera donc d’installer des « malles de purification d’eau mobiles et autonomes se déplaçant sur des roulettes » jusque dans les villages les plus reculés d’Afrique, en commençant pas les zones où l’urgence se fait la plus menaçante, et l’action pressante. Pour le moment, les actions conjointes de It’s about my Africa et de Sunwaterlife sont couronnées de succès : les premières machines seront mises en marche dans le courant du mois d’avril. « Toutes les équipes sont très heureuses de l’avancée du projet qui ne demande qu’à grandir » se satisfait Thomas Kacou.
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La Côte d’Ivoire, le Tchad et Madagascar prochainement irrigués
Les 12.113 euros d’ores et déjà obtenus permettront de réaliser une première étape du projet. « Nous avons défini plusieurs paliers à notre action. Dès le mois d’avril, le premier d’entre eux sera réalisé ». Ainsi, Thomas Kacou salue les donateurs initiaux en annonçant que les premières malles de purification seront installées en Côte d’Ivoire, au Tchad et à Madagascar. Conformément à la volonté initiale, trois villages seront choisis sur des critères d’urgence sanitaire. « Les premiers à bénéficier de notre action seront les habitants de Sahuyé, un village en Côte d’Ivoire. Symboliquement ceci est important pour moi car c’est là que ma volonté d’agir est née » confesse l’instigateur de la campagne. Ce sont ainsi 3.000 litres d’eau qui seront purifiés chaque jour, permettant alors à 600 personnes dans chaque village d’avoir accès à une eau salubre.
Le prochain pallier est celui des 50.000 euros, ce qui permettrait de nouvelles installations au Niger et au Kenya. Pour l’avenir, Thomas Kacou « espère que la mobilisation sera grandissante, et qu’une chaîne humaine et humanitaire se formera rapidement autour de l’Afrique ».
Auteur : Chaymaa Deb, journaliste du webzine Natura-sciences.com