En France, deux appels d’offres ont déjà permis de lancer la planification de 6 parcs éoliens offshore, pour une puissance totale de près de 3 000 MW. Fin Novembre 2014, Ségolène Royal a adressé aux préfets des façades maritimes des instructions afin qu’ils lancent les concertations pour identifier de nouvelles zones adaptées à la technologie de l’éolien « posé » et identifier de nouvelles zones de développement, accessibles pour la technologie de l’éolien « flottant ».

Bientôt des éoliennes se dresseront le long des côtes françaises : déjà 6 projets ont été retenus ©Alstom / Nicolas Job
L’éolien offshore installé en France doit atteindre 6 000 mégawatts (MW) d’ici 2020 selon les objectifs du Grenelle de l’environnement. Nous pouvons le dire clairement : ces objectifs ne seront pas atteints en 2020. A l’occasion du premier appel d’offres lancé par le Gouvernement, le consortium Eolien Maritime France porté par EDF a remporté trois champs en 2012: les 480 MW de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les 450 MW de Courseulles-sur-Mer (Calvados) et les 498 MW du Fécamp (Seine-Maritime). Pour l’occasion, EDF s’est associé à Alstom qui a développé une éolienne offshore de 6 MW. Ces 3 parcs entreront progressivement en service entre 2018 et 2020.
Lors du premier appel d’offres, un quatrième champ de 500 MW, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) , a été attribué au consortium Ailes Marines SAS, porté par l’énergéticien espagnol Iberdrola et son allié Areva. L’installation des 100 éoliennes de 5 MW s’étalera, là encore, de 2018 à 2020.
En mai 2014, c’est le consortium réunissant GDF Suez et Areva qui a remporté les deux champs éoliens présents dans le 2e appel d’offre du Gouvernement. Le premier, de 496 MW, est prévu au large du Tréport (Seine-Maritime). Le second, de 496 MW, se dressera en Atlantique, entre l’île d’Yeu et Noirmoutier. La construction de ces deux parcs comprenant chacun 62 éoliennes de 8 MW seront achevés en 2023.
De nouveaux appels d’offres et projets en préparation

Parcs éoliens offshores : zones des deux appels d’offres et zones potentielles © France Energie Eolienne
La ministre de l’Écologie Ségolène Royal a récemment annoncé qu’un nouvel appel d’offres pour l’éolien posé sera lancé en 2015, « en capitalisant sur le retour d’expérience des premiers parcs pour réduire les coûts ». La procédure d’attribution sera revue : l’appel d’offres « sur critères » sera remplacé par un « dialogue compétitif ». Le volume de cet appel d’offre sera fixé dans la programmation pluriannuelle de l’énergie.
Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour l’éolien flottant sera lancé en 2015, financé par les programmes d’investissement d’avenir. D’ores et déjà, le projet Vertimed vise l’installation en mer Méditerranée, d’un parc éolien flottant à axe vertical de 30 MW à l’horizon 2017.
Quelle sera la production des parcs éolien offshore ?
Les éoliennes offshore offrent l’avantage de bénéficier des vents marins, plus fréquents et plus puissants. Selon les prévisions, elles devraient tourner en moyenne 35 % du temps en mer, contre 25 % sur terre. Les 6 projets actuels totalisent environ 3 000 MW. Ils devraient donc produire autour de 9,2 TWh, soit plus qu’un réacteur nucléaire de 1 100 MW (qui lui, produit entre 7 et 8 TWh).
Selon le bilan électrique 2013 de RTE, la production électrique française a été de 550,9 térawattheures en 2013. 9,2 TWh, c’est donc 1,7 % de la production électrique nationale. Lorsque les 6 000 MW seront construits, l’éolien offshore devrait donc représenter 3,4 % de la production électrique nationale (à volume de production annuel constant), soit plus que la production actuelle de l’éolien sur terre, qui ne représentait encore que 2,9 % de la production électrique en 2013.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com