La France a prévu la fin des ventes de voitures à énergies fossiles d’ici 2040. Mais l’Union française des industries pétrolières (UFIP), représentant les pétroliers français, plaide pour que ce ne soit pas la fin du moteur thermique pour autant.

Face au déclin annoncé du pétrole, l’industrie pétrolière française défend le déploiement des carburants synthétiques et des biocarburants avancés. « L’industrie pétrolière va se contracter et on ne lutte pas contre ça », a reconnu hier Olivier Gantois, le président de l’UFIP. L’Union française des industries pétrolières présentait les perspectives du secteur lors d’une conférence de presse.
Diversifier les revenus de l’industrie pétrolière française
Face à l’érosion de leur cœur de métier, les industriels s’invitent dans de nouvelles activités. Entre autres : production d’électricité à partir de sources renouvelables ou de gaz, production d’hydrogène, capture et séquestration du CO2… Mais les professionnels espèrent aussi pouvoir continuer à vendre de nouveaux carburants. Ils parlent de « carburants liquides bas carbone » (CLBC) pour remplacer les essences et le gazole fossiles.
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« L’avenir est dans l’utilisation et le déploiement de biocarburants plus avancés et notamment les voies très prometteuses de la décomposition de la cellulose », estime Olivier Gantois. Les biocarburants de nouvelle génération sont issus de coproduits de la sylviculture et de l’agriculture. Ils n’entreraient pas en compétition avec d’autres usages, assurent les industriels. Et ils pourraient utiliser les infrastructures existantes, et donner une seconde vie aux moteurs thermiques.
Des biocarburants et de l’hydrogène
L’autre piste est celle des « carburants de synthèse ». Il s’agit de « carburants issus de la recombinaison de l’hydrogène avec le CO2″, explique Olivier Gantois. « Avec l’ensemble de ces solutions, qui sont des solutions pour nous très réalistes à cette échelle, nous avons une proposition pour décarboner les carburants des différents types de mobilité d’ici à 2050″, assure-t-il. Mais ces carburants coûtent plus cher à produire. « Pour faire en sorte que le coût soit acceptable pour le consommateur il va falloir mettre en place un dispositif réglementaire, sans doute fiscal », plaide Olivier Gantois.
Toutefois, couper des arbres pour faire rouler des voitures n’est pas du goût de tout le monde. « C’est maintenant qu’il faut qu’on réduise la pression sur les forêts et qu’on les laisse absorber davantage de carbone, qu’on les laisse croître », plaide Sylvain Angerand, de l’ONG Canopée.
Matthieu Combe avec AFP