Lundi 21 février au soir, le mouvement Extinction Rebellion France a réuni ses militants sur l’esplanade Henri-de-France, à Paris. Devant les locaux de France Télévisions, drapeaux et banderoles se hissaient devant de courtes animations pour interpeller les rédactions des médias français sur la nécessité « de faire de l’urgence climatique une priorité médiatique ».
Extinction Rebellion estime que les sujets climatiques occupent trop peu de place dans l’audiovisuel. D’autres organisations sociales se joignent à la mobilisation ce lundi soir devant les locaux de France Télévisions à Paris. Parmi elles : Care France, Greenpeace, Alternatiba ou encore Youth for Climate. « Actuellement, seul 2.7% du temps de parole des débats présidentiels est accordé à la crise climatique », alerte le mouvement lors d’un nouvel événement « Au choeur de l’info ».
Mettre l’urgence climatique au cœur des enjeux médiatiques
De courtes animations, comme des chants et des performances artistiques, figuraient au programme. Pour commencer, deux militants ont pris le micro devant les caméras, sous le générique du journal télévisé de France 2. Mimant la présentation de sujets divers et variés sans jamais parler de climat, l’objectif était d’alerter le public sur l’« absence » de cette thématique au sein de l’information. Cette mise en scène précédait des prises de paroles de plusieurs porte-paroles de différentes ONG. « Si les médias ne parlent pas de climat, nous allons le faire nous-mêmes », avertit Emma d’Alternatiba. « La moitié des Français considèrent que le sujet climatique est mal traité dans les médias », prévient quant à elle Paloma Moritz, journaliste environnement du média indépendant Blast.
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Pour place les enjeux climatiques dans la campagne présidentielle
Cette action pacifiste prend place une semaine avant la sortie d’un nouveau rapport du Giec. Elle intervient également de façon stratégique. « Si nous faisons cette action-là, c’est qu’il reste encore quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle, s’est exprimé Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France. On a besoin de cette mobilisation pour faire en sorte que, enfin, le climat ait la place qu’il mérite dans ce débat ». À ses côtés, des figurants vêtus de noir, symbolisent le deuil, accompagnés de poucettes où reposent les pancartes « Plus tard = trop tard »; « La dernière génération ».
Les discours ont largement pointé du doigt la responsabilité des médias dans le traitement des sujets climatique. Fanny Petitbon de Care France a témoigné de l’impact du changement climatique sur les crises humanitaires des pays du Sud. « Il ne faut pas que les médias détournent le regard de cette injustice climatique », a-t-elle mis en garde. « Aujourd’hui, on s’adresse au quatrième pouvoir, a témoigné Léna, de Youth for climate. Nous ne voulons pas que l’écologie soit confinée dans une seule et même rubrique (…) pour avoir une pensée systémique. Les médias ont une part de responsabilité dans l’inaction climatique ». En attendant le premier tour de l’élection présidentielle, les ONG environnementales prévoient d’autres actions dans les semaines à venir.