Reportage à l’Académie du climat (Paris). Le jeudi 3 novembre, le forum des métiers de l’écologie et de la solidarité. 200 participants étaient attendus à cet événement organisé par le Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire.

Jeudi 3 novembre, malgré la pluie battante, des dizaines de jeunes se pressent sur le parvis de l’Académie du climat. Ils sont là pour un forum des métiers. Mais pas n’importe lequel. Celui-ci est spécialement dédié aux métiers de l’écologie et de la solidarité. Cet événement est le fruit de l’initiative du Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire (RESES).
Dès l’entrée, Anne Gardette, responsable communication du RESES accueille les participants. Elle les invite à se diriger vers une salle au deuxième étage du grand bâtiment où se trouvent les stands des entreprises et associations engagées. Ils sont nombreux à être venus aujourd’hui. Logique lorsque l’on sait que selon les résultats de la Consultation Nationale Étudiante de 2020, l’impact environnemental d’une organisation est aujourd’hui un critère pris en compte dans la recherche d’emploi pour 70 % des étudiants. Ce chiffre, loin d’être anodin, met en lumière une tendance : les jeunes recherchent de plus en plus des emplois qui ont du sens, en cohérence avec leurs valeurs.
“Ça m’a toujours semblé évident de faire un métier positif pour l’environnement”
C’est le cas notamment d’Élisa Vauban, étudiante en quatrième année d’école de biologie et à la recherche d’une alternance. La jeune femme venue seule observe la grande salle des mariages où sont alignés une quinzaine de stands d’entreprises et associations engagées, venues faire découvrir leurs métiers et offres d’emploi. Parmi les structures présentes, certaines sont connues de toutes et tous. Action contre la Faim ou encore Fairtrade, sont notamment présents ce jour-là. De plus petites organisations encore méconnues du grand public ont aussi leur stand. C’est par exemple le cas de Latitudes, une entreprise qui agit pour créer « une technologie engagée et responsable », ou encore Ecologic, un éco-organisme agréé pour le recyclage des déchets électriques et électroniques.

“Ça m’a toujours semblé évident de faire plus tard un métier positif pour l’environnement, je n’imagine pas ma vie autrement. Pour l’instant je n’ai que des idées de secteurs qui m’intéressent, comme l’agroécologie, mais c’est encore flou. Je suis ici pour les découvrir et voir quels sont ceux qui recrutent le plus”, explique Élisa, souriante. “Ce forum est une bonne occasion pour ça !”.
Une grande variété de secteurs d’activité représentés
Comme Élisa, les organisateurs attendent 200 jeunes ce jour-là. Parmi eux, il y a de multiples profils. Matteo, lui, terminera prochainement ses études en pâtisserie. Et il souhaite d’ores et déjà que son futur employeur prenne en compte les enjeux environnementaux. “J’aimerais bien travailler pour une boîte qui se fournit localement et qui fait attention à ses déchets. C’est pas très courant dans la restauration mais mes parents m’ont éduqué comme ça alors ça me tient à coeur”, explique le jeune homme.
L’éveil à la conscience écologique semble être présent dans tous les secteurs, y compris celui de la finance. Ainsi, Ambre, en BTS comptabilité et gestion des organisations, assure, déterminée, vouloir travailler dans la “finance verte”. “Je me suis toujours dit que je voudrais contribuer à mon échelle à la transition énergétique”, justifie-t-elle.
Ambre et Matteo ont très vite trouvé vers quelle entreprise du salon se diriger. Matteo a eu le plaisir d’échanger avec la responsable RH de l’entreprise Baluchon, spécialisée dans les métiers de la restauration. Ambre, de son côté, a pu se renseigner au stand de Reclaim Finance. Cette ONG a pour objectif de faire face à l’urgence climatique en contribuant à la décarbonation des flux financiers.

Savoir mettre ses compétences au service du développement durable
Le forum propose aussi différents ateliers animés par des structures qui accompagnent à l’insertion professionnelle. À 15h30 démarre l’atelier “Découvre les parcours et les métiers de la transition écologique et de la solidarité” proposé par Millionroad, une entreprise ayant conçu une application qui se décrit comme étant le “GPS de l’orientation”. Au sein d’une plus petite salle de l’Académie du climat, une cinquantaine de jeunes sont installés face à un écran. Après être revenus sur les 17 objectifs du développement durable, les participants ont pu échanger avec les intervenants de la structure pour connaître plus en détail les métiers engagés, dans une ambiance studieuse mais néanmoins conviviale.
“Il y a des postes où le développement durable est une évidence” explique Léa Fedrigucci, conférencière pour Millionroad, citant par exemple les directeurs développement durable ou encore les consultant environnement. “Mais la majorité des postes peuvent être liés au développement durable sans l’indiquer clairement. Dans tous les métiers, des compétences du développement durable peuvent se retrouver. C’est ensuite à nous de les mettre en application dans notre poste ou nos missions. Les emplois dans la transition sont plus variés que ce que l’on pense”.
Dans la salle, un étudiant prend la parole : “Je voudrais être responsable logistique, explique-t-il. Comment pourrais-je travailler dans la transition ?”. “Il faut partir de tes compétences et les mettre au service de ce domaine d’activité. En fonction de l’entreprise, tu pourrais choisir par exemple de favoriser le fret ferroviaire et ainsi réduire les pollutions. Si l’offre d’emploi de base ne semble pas en lien avec le développement durable, tu peux faire en sorte d’y amener toi-même le développement durable”.
La transition écologique créera un million d’emplois d’ici 2050
Selon l’ADEME, organisation partenaire du forum des métiers, près d’un million d’emplois pourraient être créés dans l’économie verte à l’horizon 2050. Chacun devrait donc pouvoir trouver son bonheur, peu importe son domaine de prédilection. “Avec ce forum on a vraiment voulu diversifier au maximum les offres pour convenir à tous les profils et que les jeunes comprennent qu’il y a de la place pour eux dans les métiers de l’environnement et de la solidarité”, se félicite Ombeline Gall, chargée de projet au RESES.
“Pour ceux qui n’ont pas pu venir cette année, l’association propose de retrouver sur son site une sélection d’offres d’emploi, d’alternance, de stage et de volontariat en lien avec l’écologie et la solidarité, pour les étudiants et les jeunes diplômés” explique Anne Gardette, responsable communication du RESES. Des offres d’emploi garanties d’après la chargée de projet de l’association, “autant variées que les entreprises présentes sur le forum”.