Une enquête de l’institut BVA pour la Fondation Jean Jaurès et la Macif dévoile les attentes des jeunes concernant l’entreprise. Si l’épanouissement occupe une place centrale, c’est aussi le cas de la prise en compte des questions environnementales.
De plus en plus d’étudiants appellent à bifurquer et déserter les chemins tracés. Mais ils ne sont pas les seuls. « Les taux de désengagement des collaborateurs ont augmenté de 19% sur ces deux dernières années, avance Tanguy Châtel, sociologue et cofondateur du Cercle Vulnérabilités et Société. Les taux de rupture de CDD avant leur terme ont augmenté de 25%. »
Les attentes des Français envers le monde de entreprise évoluent très rapidement. Mais qu’attendent donc les jeunes qui décident tout de même de rester dans le système ? Voici la question à laquelle a voulu répondre l’enquête Les jeunes et l’entreprise, réalisée par l’institut BVA pour la Fondation Jean Jaurès et la Macif.
Rejoindre une entreprise locale, proche de la nature
L’enquête a recueilli l’avis de 1000 jeunes Français âgés de 18 à 24 ans. Force est de constater que la carrière dans une entreprise du CAC40 ne mes fait plus rêver. Seuls 14% des jeunes interrogés rêvent de rejoindre une telle entreprise. Les startups attirent à peine plus (23%). Les jeunes leur préfèrent largement une entreprise locale (37%). Et pour cause, dans le cadre de leur travail, 46% des jeunes affirment se sentir davantage en recherche de sens et d’engagement. De nouvelles valeurs doivent être mises en avant par les entreprises, des valeurs de « solidarité, transparence, bienveillance, flexibilité et sens », partage Tanguy Châtel.
Alors que la pandémie a donné aux Français l’envie de se rapprocher de la nature, la tendance est particulièrement forte chez les jeunes. 48% d’entre eux préfèreraient vivre à proximité de la nature, lorsque 20% souhaiteraient vivre dans une grande agglomération comme Paris, Lyon ou Marseille. 44% des jeunes souhaiteraient aussi avoir la possibilité de télétravailler quelques fois
S’épanouir au travail
L’épanouissement professionnel devient incontournable. 40% des sondés estiment que l’entreprise doit donner les moyens à ses salariés de s’épanouir professionnellement. C’est 6 points de plus qu’en 2021. L’entreprise devient « citoyenne » et dès lors « un acteur engagé responsable et vivant », prévient le sociologue.
Les entreprises qui sont aujourd’hui les plus attractives sont celles qui mettent la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au cœur de leur politique. Le sondage reflète cette tendance. Désormais, 37% des sondés jugent la préservation de l’environnement comme un engagement prioritaire de l’entreprise, en hausse de 8 points sur un an. Cette proportion atteint même 53% chez les jeunes ayant un niveau de diplôme supérieur ou équivalent à Bac+3. Les jeunes attendent des « preuves concrètes » de leurs entreprises. Cela passe notamment par « le refus de travailler avec des fournisseurs qui ne respectent pas cet engagement » pour 31% des répondants.
Choisir une formation RSE, développement durable ou climat
Pour les jeunes qui souhaitent mettre les questions écologiques au cœur de leur métier, la question se pose de suivre une formation dédiée à la RSE ou au développement durable. Plusieurs écoles et établissements de l’enseignement supérieur se spécialisent sur le sujet ou intègrent désormais les enjeux socio-écologiques sous l’impulsion notamment du collectif « Pour un réveil écologique ».
Vous souhaitez devenir responsable RSE? L’ESI Business School, qui se présente comme l’École de Commerce et Développement durable post-bac, propose un Master Développement Durable. Vous préférez devenir journaliste spécialisé en climat? L’Université Paris-Saclay et l’ESJ Lille proposent un Master 2 Climat et médias. Vous avez suivi cette dernière formation et souhaitez rejoindre la rédaction de Natura Sciences ? On attend vos CV !