L’Europe se penche sur la rénovation énergétique, objectif 2030 pour les logements très mal isolés. La Commission européenne a proposé mercredi son plan pour accélérer les chantiers de rénovation énergétique. Elle veut notamment imposer d’ici 2030 la remise à niveau des logements anciens les plus mal isolés, avec pour objectif un parc immobilier entièrement zéro émission d’ici 2050.
« Les bâtiments représentent 40% de l’énergie que nous consommons, 36 % de nos émissions de gaz à effet de serre, et l’essentiel des bâtiments actuels seront encore là en 2050. Pour réduire les émissions, il faut rénover », a expliqué le vice-président de l’exécutif européen Frans Timmermans.
Des bâtiments neufs et neutres
Dans son texte, la Commission propose qu’à partir de 2030, tous les bâtiments neufs soient neutres en carbone. Le tout grâce à une consommation modérée et en étant alimentés et chauffés par des énergies décarbonées.
Surtout, Bruxelles veut s’attaquer aux logements anciens en durcissant les normes minimales exigées. Les 15% du parc immobilier les moins performants de chaque État devraient être rénovés d’ici 2027 pour le non résidentiel. Pour les bâtiments résidentiels il faut attendre 2030.
Les certificats de performance énergétique, dont le contenu sera harmonisé, deviendraient obligatoires dans l’ensemble des Vingt-Sept. Non seulement pour les biens immobiliers mis en vente ou en location, mais aussi pour ceux faisant l’objet d’une rénovation.
Le temps de l’action
« L’urgence d’agir est énorme : des millions d’Européens ne peuvent pas payer leurs factures d’énergie, ils vivent souvent dans des maisons mal isolées et dotées de chauffages obsolètes », a fait valoir M. Timmermans.
Selon lui, la rénovation massive de l’immobilier est « rentable » à moyen terme. Les Etats devront planifier l’élimination progressive des combustibles fossiles pour le chauffage et la climatisation d’ici à 2040. L’objectif : un parc immobilier entièrement zéro émission d’ici 2050. La Commission propose également d’encourager le recours aux « technologies intelligentes » pour réguler la consommation énergétique et d’introduire un « passeport de rénovation » par bâtiment.
Gonzalo Sánchez, de l’ONG Bureau européen de l’environnement, mettait cependant en garde sur les modalités du plan : « sans limites imposées aux émissions polluantes pour la production et le transport des matériaux de
construction, attention aux émissions cachées », a-t-il averti, plaidant pour privilégier le recyclage des matériaux.
Natura Sciences avec AFP