Le gouvernement a présenté ce jeudi 8 juin « 15 mesures phares pour faire face aux vagues de chaleur » dès l’été 2023. Elles comptent sur la mobilisation des citoyens, des collectivités et des entreprises.
L’été 2022 aura été le deuxième le plus chaud après 2003, selon Météo-France. Du 15 au 19 juin, la France a même connu la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée depuis 1947. Avec 33 journées, l’année 2022 détient le nombre record de jours de vagues de chaleur pour un seul été, loin devant 1983 (23 jours) et 2003 (22 jours). Elle est ainsi emblématique d’un réchauffement climatique qui s’accélère. L’année a battu plus de 1.500 records locaux de chaleur. La France a subi en moyenne 9,4 jours de vagues de chaleur par an sur la dernière décennie contre 1,7 en moyenne avant 1989.
Un plan complémentaire contre les vagues de chaleur
Ce jeudi 8 avril 2023, pour « anticiper, informer, protéger », le gouvernement a présenté 15 mesures pour adapter la société aux risques de vagues de chaleur estivales. « Ce plan est basé d’une part sur l’homogénéisation et la systématisation de pratiques déjà existantes, d’autre part sur des pratiques nouvelles », a déclaré le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, face à la presse. « Cette année, nous n’allons pas attendre qu’une vague de chaleur arrive pour diffuser des consignes et bonnes pratiques », a-t-il prévenu.
Pour rappel, Météo-France définit cet épisode comme une élévation continue des températures pendant au moins trois jours. Le mercure doit atteindre en moyenne au moins une fois 25,3 °C et dépasser les 23,4 °C pendant au moins 3 jours. Depuis 2000, ces vagues de chaleur sont cinq fois plus fréquentes en France qu’avant 1989. Leur fréquence devrait encore doubler d’ici 2050.
Mieux informer pour diminuer les risques
L’Etat prévoit en premier lieu une campagne d’information et de sensibilisation à destination du grand public. Elle présentera les travaux et les comportements à avoir au sein de son logement. Elle visera en plus les « bons gestes » pour prévenir les noyades ou prendre soin de ses animaux de compagnie. Pour s’isoler des îlots de chaleur, le gouvernement prévoit de recenser et de communiquer à la population les îlots de fraîcheur et des fontaines dans les communes.
Selon une enquête réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 14.800 personnes sont décédées entre le 1er et le 20 août 2003 des suites de la canicule. La moitié d’entre elles étaient âgées de plus de 85 ans. Pour éviter que cette hécatombe ne se reproduise, les personnes vulnérables seront incitées à s’inscrire sur des registres communaux pour qu’elles puissent être informées et secourues en cas de chaleurs excessives. Des contrôles annuels des bâtiments scolaires et notamment des salles d’examen verront également le jour.
Vers une meilleure prise en compte des risques professionnels
Le réseau électrique souffre aussi des vagues de chaleur. Afin d’éviter les coupures de courant, les gestionnaires RTE et Enedis renforceront dès cet été les moyens de surveillance et d’intervention. Plus globalement, un nouveau guide à destination des entreprises expliquera les mesures et les travaux réalisables rapidement pour améliorer la température dans les bureaux.
Pour les travailleurs extérieurs exposés en première ligne aux conditions météorologiques extrêmes, les vagues de chaleur constituent un risque particulièrement important. Le plan prévoit un renforcement des contrôles de l’inspection du travail dans les secteurs les plus vulnérables aux risques liés à la chaleur.
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Enfin les événements culturels et sportifs peuvent aussi être soumis aux aléas climatiques. Leur recensement dans chaque département permettra de les inciter à adapter leur organisation en cas de canicule. En cas de risques élevés, les préfets pourront les reporter ou les annuler.