Une vague de chaleur envahit l’hexagone depuis mardi. On la doit à une dépression, localisée entre les Açores et Madère. Elle favorise les remontées d’air chaud sur l’Europe occidentale. Selon Météo-France, cette semaine la moyenne des températures en France devrait s’élever à 27,5°C. Du jamais vu pour la période.
Après être passée par l’Espagne et avoir atteint 40°C dans certaines de ses villes, la vague de chaleur, anormale pour un mois de juin, arrive en France. Dès mardi, la chaleur a commencé à se faire sentir dans le Sud-Ouest, avec des températures souvent supérieures à 35°C, comme à Bordeaux et Toulouse. « Entre mardi et samedi, des températures élevées de 35°C à 39°C sont attendues sur la moitié sud du pays », informe Christine Lac, responsable de la permanence « prévision » de Météo-France.
La moyenne des températures en France devrait s’élever à 27,5°C. Du jamais vu pour la période. Le précédent record date de juin 2019. Les températures minimales, elles aussi vont augmenter progressivement pour ne plus redescendre en dessous de 18 à 22°C de jeudi à dimanche matin. Ensuite, « ce dimanche, une dégradation orageuse devrait faire baisser les températures », explique Christine Lac.
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Une vague de chaleur exceptionnelle
Cette vague de chaleur est exceptionnelle de part sa précocité. « Il s’agit de la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée par Météo-France depuis 1947 », explique Matthieu Morel, climatologue à Météo-France. Le précédent record datait de 2005 et 2017 plus tard dans le mois (18 juin).
Si cette vague de chaleur survient plus tôt qu’à l’accoutumée, il est néanmoins de plus en plus courant de voir ces vagues submerger le globe. « La vague actuelle aurait été exceptionnelle au cours du 20ème siècle, elle ne l’est plus aujourd’hui. Nous avons des événements d’amplitude comparable (mais moins précoces NDLR) en juin 2011, 2017 et 2019, et très peu avant », note Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS et de l’IPSL. Il poursuit : « il faut craindre que ce type d’événement se multiplie dans les décennies à venir en France. Les scientifiques s’organisent pour pouvoir les comprendre, c’est urgent ».
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Des phénomènes étroitement liés au dérèglement climatique
Si le dérèglement climatique n’est pas à l’origine de la dépression, « il amplifie le phénomène », assure Matthieu Sorel. « Sans le dérèglement climatique, la canicule de juin 2019 par exemple, aurait été moins intense de 1,5°C à 3°C », explique-t-il.
Le nombre de jours prévus de vagues de chaleur ou de canicule est déjà en hausse. Météo-France recense 43 vagues de chaleur en France depuis 1947, la dernière remontant à août 2020. « Sur 43 vagues de chaleur détectées depuis 1947 : 9 ont eu lieu avant 1989, le reste entre 1989 et 2020« , recense Météo-France dont 19 depuis 2010. Il y a donc eu trois fois plus de vagues de chaleur ces 30 dernières années que durant les 42 années précédentes. Météo-France explique en plus que 23 épisodes de canicule ont été enregistrés sur les 21 dernières années, entre 2000 et 2021. On en comptait seulement 17 en 53 ans, sur la période 1947-1999.
