Après Valenciennes, Ajaccio, Clermont-Ferrand… les Assises de la Biodiversité débarquent au Palais des congrès de Massy (91) du 19 au 21 juin. Natura Sciences est partenaire de l’événement. Entretien avec Delphine Giney, responsable du programme des Assises et du Réseau Espaces Naturels et Biodiversité chez idealCO.
Natura Sciences : C’est la 9e édition des Assises nationales de la Biodiversité. Quel est le rôle de ces Assises et quel est le public?
Delphine Giney : Les Assises ont pour vocation de donner l’information et de former les collectivités de toute la France sur la biodiversité. Elles sont co-organisées cette année par idealCO, les Eco-Maires et l’Agence française de la Biodiversité. Au programme : deux jours d’ateliers et de conférences et une journée de terrain. Il y a également une soirée grand public le 20 juin avec la projection du film « Les arbres remarquables ».
Les grandes thématiques de cette année sont l’aménagement du territoire, l’artificialisation des sols, l’économie reconnectée à la nature, la place de la nature dans les territoires, l’agriculture et l’alimentation.
N.S. : La publication du rapport de l’IPBES a mis la biodiversité à la Une des médias. Les choses sont-elles réellement en train de changer?
D.G. : Nous avons cette année plus de 1.000 inscrits contre mois de 700 les autres années. Le sujet est réellement d’actualité. Deux rendez-vous importants sont prévus en 2020 : le Congrès de l’UICN à Marseille, puis la Convention sur la diversité biologique en Chine. Les manifestations grand public se multiplient et le sujet est omniprésent. Il y a un mouvement qui vient de la population à souligner même si on est encore loin de résoudre le problème. Il faudrait pour cela changer radicalement notre mode de production et de consommation.
Les Assises veulent dépasser le constat. L’idée est de voir les solutions. On a en effet les solutions, on a des territoires engagés, il n’y a plus qu’à les déployer. Nos ateliers sont justement des retours d’expériences concrets qui fonctionnent de la part des collectivités.
Le réseau ENB (espaces naturels et biodiversité) d’idealCO œuvre également en ce sens, il accompagne les collectivités vers le changement à travers des webformations mensuelles, à distance.
N.S. : Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs pour mieux protéger la biodiversité au quotidien?
D.G. : Il y a plein de choses à faire. Le gros travail viendra des entreprises. Mais comme le chemin est long, nous pouvons changer dès maintenant nos habitudes pour aller vers plus de sobriété. Le plus important est de comprendre le sens de nos actions. En premier lieu, promouvoir une alimentation sans pesticides et manger local, de saison. Il y a également de grosses questions sur les emballages plastiques, qui finissent encore majoritairement dans des décharges.
Le respect de la biodiversité passe par le fait d’acheter moins emballé. Cela passe aussi par le fait de manger moins de viande, moins de poissons ou au moins privilégier la pêche durable. C’est aussi bannir l’huile de palme de notre alimentation. Le deuxième volet est de faire attention aux pratiques de jardinage, de ne pas utiliser d’intrants et laisser les insectes venir dans son jardin. Plus globalement, plus on observe la biodiversité, plus on refait le lien avec la nature et plus on a envie de la préserver.
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Propos recueillis par Matthieu Combe