Les ventes de véhicules électriques ont doublé en Europe en 2020 et celles d’hybrides rechargeables triplé. Elles dépassent le million de véhicules vendus, selon les chiffres publiés jeudi par l’Association des constructeurs européens (ACEA).
Sur l’année, les véhicules électriques ont représenté 10,5% des ventes de voitures neuves en Europe, les hybrides 11,9%. L’essence reste majoritaire, avec une part de marché de 47,5%, le diesel à 28%. Enfin, les autres carburants alternatifs s’élèvent à 2,1%. Dans le détail, 538.772 voitures électriques neuves ont trouvé un acquéreur, et 507.059
pour les hybrides rechargeables.
Des primes importantes et de nouveaux véhicules
L’explosion des ventes a particulièrement eu lieu au dernier trimestre sous l’effet des subventions octroyées par les différents gouvernements européens. Les gouvernements ont en effet saupoudré des milliards d’euros de subventions pour l’achat de véhicules plus propres. Celles-ci vont jusqu’à 9.000 euros en Allemagne et 12.000 euros en France.
De nombreux automobilistes ont aussi changé de véhicule pour continuer à entrer dans les métropoles. Plusieurs d’entre elles, à l’image de Copenhague, Bruxelles, Rome ou Paris ont interdit leurs centres aux véhicules les plus polluants, ou prévoient de le faire.
Les constructeurs ont multiplié les lancements de nouveaux véhicules hybrides et électriques. Ils souhaitent surtout rester dans les clous des normes européennes. Sous peine de fortes amendes, il leur fallait passer sous la barre des 95 grammes de CO2/km.
Volkswagen devrait être un des gagnants de ce marché électrique. L’ID3, lancée en septembre pour porter ses ambitions dans l’électrique, est devenue dès décembre la deuxième voiture la plus vendue d’Europe, toutes motorisations confondues selon le cabinet Jato Dynamics. Elle devrait dépasser en 2021 la Renault Zoé et la Tesla Model 3, qui ont dominé le marché européen de l’électrique en 2020.
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Une chute des prix à venir et une meilleure autonomie
« Il y a un effet de masse et les prix décroissent », souligne Eric Esperance, du cabinet Roland Berger à l’AFP. « A partir de 2023, on va s’aligner sur le prix d’usage des modèles essence et il n’y aura plus besoin de primes. »
Plusieurs marques prévoient de développer des modèles moins chers, sous la barre des 25.000 euros. Les constructeurs haut de gamme développent également leur offre 100% électrique, à l’image d’Audi avec sa gamme e-Tron ou de BMW avec son SUV sportif iX.
Avec les progrès des composants électroniques et la multiplication des bornes, « la question de leur autonomie devrait également être réglée », souligne l’expert.
« Ce n’est qu’un début », affirme le cabinet Xerfi dans un communiqué. En France, les ventes d’électriques et d’hybrides rechargeables devraient bondir de 30% par an en moyenne pour représenter un quart du marché total en 2025, contre environ 10% aujourd’hui. « Aux côtés du Royaume-Uni et de l’Allemagne, la France pourra alors se targuer d’être l’un des grands pays les plus avancés en matière d’électromobilité », souligne Xerfi.
Natura Sciences avec AFP