Le Black Friday, événement promotionnel qui se déroule ce vendredi 25 novembre, est un désastre écologique pour les militants écologistes. Ils dénoncent le coût particulièrement élevé pour l’environnement et les droits humains de cette frénésie de consommation. Symbole de la surconsommation pour les ONG, Amazon devient en conséquence la cible prioritaire de l’association Attac.
L’entreprise Amazon fondée par Jeff Bezos en 1994, est « un avatar d’un modèle qui n’est plus soutenable aujourd’hui », selon Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France. Ce vendredi 25 novembre, pour dénoncer le Black Friday, l’association mène un attaque ciblée à l’encontre de l’entreprise américaine. Attac a envoyé plus de 700 colis, partout en France, pour mettre hors service les lockers d’Amazon, ces casiers relais qui servent à récupérer les commandes passées en ligne.
La période du Black Friday entraîne un pic de consommation au coût écologique colossal, dénonce l’association. Malgré une forte préoccupation liée à la hausse des prix, le panier moyen des Français est estimé à 255 euros pour l’occasion. C’est tout de même 15% de moins qu’en 2021.
Amazon, cible prioritaire d’Attac
« L’idée est de faire payer Amazon », martèle Youlie Yamamoto. C’est dans ce but qu’Attac organise, partout en France, « des actions pour mettre Amazon hors service ». Elle précise : « Nous envoyons des kits d’actions à nos partenaires et nos militants pour perturber le fonctionnement des lockers de l’entreprise américaine ». Dans ces kits, on trouve notamment des affiches et des autocollants à coller sur les lockers. Des guides et des conseils sont mis à disposition pour que les activistes puissent organiser leur action. « Nous allons déployer, entre aujourd’hui et ce samedi 26 novembre, une centaine d’actions sur tout le territoire », informe Youlie Yamamoto.
L’entreprise américaine se retrouve être la cible de nombreuses associations, notamment de la coalition « Make Amazon Pay ». Elle regroupe plus de 80 syndicats, organisations de la société civile, écologistes et organismes de surveillance fiscale, dont UNI Global Union, l’Internationale Progressiste, Oxfam, Greenpeace, 350.org, Tax Justice Network et Amazon Workers International. La coalition exige qu’Amazon paie ses travailleurs équitablement et respecte leur droit de se syndiquer, qu’elle paie sa juste part d’impôts et qu’elle s’engage en faveur d’une réelle durabilité environnementale.
« Les ventes d’Amazon ont augmenté de 23% en 2021 et l’entreprise a dépassé le milliard de produits livrés par an. Amazon enregistre une augmentation de 18% de ses émissions de CO2 en 2021. 40% entre 2019 et 2012 », selon la porte-parole d’Attac France. « Amazon doit payer, pour son modèle économique délétère et destructeur d’un autre temps ».
Le Black Friday, une catastrophe écologique
Le Black Friday et le Cyber Monday sont des événements promotionnels devenus incontournables pour beaucoup de Français avant Noël. Incontournables mais sources de pollutions. Les livraisons ou encore les emballages alimentent le feu qui « détruit notre planète », dénonce Youlie Yamamoto.
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Selon un sondage mené en 2022 par Harris France Interactive, 55% des Français ont l’intention de faire des achats en ligne ou en boutique pendant le Black Friday. 71% d’entre eux déclarent même porter un regard positif sur l’événement promotionnel. Pourtant, et c’est là où le bât blesse, les biens achetés en ligne sont majoritairement issus des secteurs de la mode ou du high-tech, qui comptent parmi les productions les plus polluantes au monde. « Le Black Friday représente 2,5 millions de colis livrés rien qu’à Paris, partage Youlie Yamamoto. La période qui s’étale du Black Friday à Noël représente 30% du chiffre d’affaires des entreprises. »
Le e-commerce, dont la montée en puissance a encore été renforcée par la période de restrictions due au Covid-19, a vu son chiffre d’affaires annuel multiplié par dix entre 2006 et 2020. Selon Youlie Yamamoto, le e-commerce est « particulièrement nocif pour l’environnement ». Selon l’association les commandes numériques requièrent notamment des data centers, « qui représentent aujourd’hui 3 à 4% de l’empreinte carbone mondiale ». D’ici 2040, le e-commerce devrait représenter 7% de l’empreinte carbone française.