Homme-médecine, chanteur et leader amazonien, le cacique Txana Nui est actuellement en France pour partager et préserver le mode de vie de son peuple Huni Kuin. En faveur de la culture et la forêt, il espère de l’aide et des actions pour la paix des siens.

Le cacique Txana Nui, « grand ami » du cacique Ninawa et leader amazonien du peuple Huni Kuin, de la région de l’Acre, entend partager ses valeurs traditionnelles de protection de la forêt. Partager, pour sensibiliser et protéger le mode de vie des siens toujours plus menacés par l’expansion des villes et les invasions des chercheurs d’or. Il se livre pour Natura Sciences. Ses propos sont traduits par Floresta.TV.
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Le porte-parole de la paix
Le cacique Txana Nui paré de la coiffe traditionnelle de son peuple, et maquillé de peintures rouges et noires, s’installe. Paisiblement il hoche la tête pour saluer. « Je suis Txana Nui du peuple Huni Kuin de l’état d’Acre en Amazonie », commence-t-il. « Le titre de cacique est l’équivalent ici d’un articulateur politique et social. C’est un porte-parole de la paix et des besoins collectifs de la communauté », explique-t-il. Il ajoute : « Je suis là pour organiser les tâches et le travail du village afin que tout cela soit fait dans le respect collectif et l’harmonie ».
« Je suis également homme-médecine. Cela consiste à étudier et partager le savoir des plantes médicinales. Certaines plantes, très communes dans nos forêts, sont ancestrales et spirituelles pour nous », insiste-t-il.
Le cacique Txana Nui partage son mode de vie par le chant. Il est le leader d’un groupe traditionnel de musique « Txana Ury ». Tambours, guitares, flûtes : il chante pour la protection de la forêt. « Le groupe Txana Ury, fait référence au nom de mon père, grand cacique du peuple Huni Kuin. Il n’est plus de ce monde. « Txane » veut dire « oiseaux chanteurs » qui, ici, partagent et maintiennent la culture à travers la musique. Ce sont des chants médicinaux », dit-il, le sourire aux lèvres.
Un peuple menacé
Le peuple amazonien Huni Kuin est dans un état préoccupant. « Actuellement nous sommes menacés par le gouvernement brésilien qui entend, grâce à la loi, s’étendre sur nos territoires », s’inquiète-t-il. « C’est pourquoi nous travaillons sur la valorisation de notre culture et nous partageons nos valeurs. Nous faisons cela pour ne pas disparaître. Avec cette valorisation nous espérons préserver la biodiversité de nos territoires et notre culture ancestrale. Notre richesse culturelle est forte. Nous espérons que les politiques entendent notre message ».
« Nous cherchons à retrouver notre souveraineté et notre indépendance alimentaire. Tout cela devient de plus en plus difficile à cause du dérèglement climatique et de l‘influence toujours plus forte des villes. Nous voulons préserver les limites de nos territoires et mettre fin aux invasions de chercheurs d’or », explique-t-il avec force.
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Un appel à l’aide tourné vers la France
En tant que représentant du peuple Huni Kuin, le cacique est en France pour faire « passer les « messages » de la forêt ». « Il faut la protéger. Je suis là pour véhiculer la paix et l’amour. Nous avons besoins de nous reconnecter tous ensemble. Je suis ici aussi pour créer des partenariats ou des projets collectifs dans le but d’assurer nos modes de vie traditionnels. En conséquence, nous souhaitons que nos actions servent à la forêt, à l’eau mais également aux vivants », assure-t-il.
« Il faut que le monde comprenne qu’on peut travailler ensemble. C’est un véritable combat. Nous cherchons, et sommes ouverts à tout type d’appuis. Que ça soit dans le milieu de l’éducation, de la culture, de la santé et de l’environnement. ONG, fondations et instances gouvernementales sont les bienvenues. Nous devons aller dans le sens de la préservation de l’environnement », s’enthousiasme-t-il.