Durant toute la semaine, Greenpeace a multiplié les actions contre le Festival international de la pub. L’ONG souhaitait interpeller les agences de publicité sur leurs responsabilités climatiques et dénonce une « complicité ».
Double animation au Festival international de la pub. L’évènement, qui se produit chaque année à Cannes, réunit les agences de publicité, de communication et de relations publiques les plus influentes au niveau mondial. Si la cérémonie était à caractère privé, les activistes de Greenpeace s’y sont introduits, et ont multiplié, tout au long de la semaine, des actions allant à l’encontre des publicitaires.
Dénoncer les entreprises fossiles
Les interventions ont commencé lundi soir. Gustav Martner, l’un des activistes de Greenpeace, a interrompu la cérémonie d’ouverture. La dernière fois que le militant s’est rendu au festival international de la pub, c’était en tant que lauréat. Il a profité de son retour pour rendre, le jour suivant, ses anciennes récompenses. « J’ai rendu les prix que j’avais gagnés en travaillant pour des compagnies aériennes et automobiles. J’en ai aussi profité pour appeler à l’interdiction de la publicité pour les entreprises fossiles », a-t-il raconté. Gustav Marter est également un ancien lauréat des Cannes Lions, et ancien membre du jury.
En parallèle, d’autres activistes ont affiché des messages au sein de la ville de Cannes afin de mettre en avant les entreprises récompensées. L’objectif ? Dénoncer la « complicité » des publicitaires qui, selon Greenpeace, travaillent avec des entreprises consommatrices d’énergie fossile.« Depuis l’accord de Paris, au moins 300 prix ont été décernés à Cannes à des campagnes publicitaires promouvant le greenwashing de majors pétrolières et gazières, les voyages en avion, les SUV…. », dénonce l’ONG dans un communiqué.
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Les activistes débarquent en kayak
S’en est suivi d’autres actions pour interpeller les agences publicitaires sur le changement climatique. Mercredi 22 juin après-midi, une quarantaine d’activistes de Greenpeace France sont arrivés en kayak, depuis la mer, perturbant ainsi un autre évènement organisé par WPP, l’un des géants publicitaires. Les militants se sont introduit sur la plage où se réunissaient des professionnels de la publicité, tenant des pancartes « Interdisons les pubs fossiles ».
D’autres ont revêtu le costume du célèbre même chien « This is fine » pour dénoncer une fois de plus le « déni » des agences travaillant pour l’industrie fossile malgré le changement climatique.« La publicité pour le tabac a été interdite pour des raisons de santé publique. Il faut aussi interdire la publicité pour les fossiles pour des raisons climatiques », insiste l’ONG.
Un message à grande échelle
Lors de la troisième journée d’action, l’ONG a organisé une projection de nuit, listant les prix reçus par les entreprises des biens et services fossiles depuis l’année de l’accord de Paris. Elle a également mené une action de collage dans la ville pour afficher le célèbre mème « This is fine », accompagné du message « No awards on a dead planet » (En français :« Pas de prix sur une planète morte »).
Enfin, au début du quatrième jour, vers 9h30, l’ONG ambitionnait de crier plus fort son message. Une quarantaine d’activistes sont arrivés à l’évènement sur un camion de pompiers. Ces derniers ont déployé la grande échelle pour monter le Palais des festivals, avec, encore une fois, au bout de celle-ci, le chien du mème « This is fine ». Une banderole indiquant « fossil fuel ads are buring the planet » (En français : « Les publicités fossiles font brûler la planète ») s’affichait alors devant les participants.
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« Il est temps de choisir son camp : les agences seront-elles du côté du vieux monde qui lutte pour maintenir ses profits au détriment des générations futures, ou bien en tête de file du combat pour l’avenir ? », a réagi Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles à Greenpeace France. Le festival s’est tenu à Cannes alors qu’une vague de chaleur s’est propagée sur l’ensemble de l’Hexagone la semaine dernière, et que le rapport du Giec alerte sur la pollution des énergies fossiles.