Maitre Gims est un amateur de viande et s’interroge dans une vidéo publiée le 20 février. Dans cette vidéo déjà vue plus de 2,8 millions de fois, il y interpelle les végétariens pour comprendre ce qui les pousse à ne pas manger de viande «Oui, la bête a été tuée, mais bon, elle n’a pas souffert… Je ne comprends pas… Expliquez moi !», lance-t-il.
Peta France répond à cette interrogation dans une lettre adressée au rappeur ce jour. Elle lance Maitre Gims au défi de s’essayer au régime végan durant 1 mois. Car l’élevage est aujourd’hui majoritairement industriel et que la cuisine végétarienne permet un meilleur apport de fibres et vitamines, selon Peta.
Dans un post sur sa page facebook en date du 25 février, Maitre Gims déclare relever le défi lancé par Peta. « Les végétariens m’ont lancé un défi !! Et ce défi consiste à devenir végétarien pendant un mois complet… Et je vais relever le défi !!« , écrit-il. Dans d’autres posts, son ton quelque peu condescendant laisse néanmoins s’interroger sur la sincérité de sa démarche.
Lettre adressée par Peta France à Maître Gims
Cher Maitre Gims,
Vous vous demandez haut et fort pourquoi de plus en plus de gens deviennent végétariens. Vous avez eu raison de poser la question, nous sommes ravis d’y répondre !
Tout d’abord parce que les animaux sont des êtres sensibles, tout comme nous, qui ressentent la joie, la peur, la douleur et ne demandent qu’à vivre. L’alimentation des végétaliens ne nécessite pas que l’on parque des millions d’animaux dans les hangars des élevages industriels, qu’on les mutile, qu’on les prive de vie sociale ou d’accès l’extérieur puis qu’on les conduise à l’abattoir et qu’on les égorge alors qu’ils sont souvent encore conscients.
Cela tombe bien, puisque la cuisine végétale est délicieuse, diversifiée, colorée et goûteuse. Moins grasse, plus riche en vitamines et en fibres, l’alimentation végétale permet de vivre plus longtemps, en moyenne 9,5 ans en plus pour les hommes[1]. Elle est aussi meilleure pour la santé car elle réduit les risques de maladies cardiaques de 32 % [2] et permet de se sentir mieux dans son corps. La consommation de viande est d’ailleurs associée aux plus grandes maladies de civilisation qui touchent l’Occident de plein fouet : les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2, l’obésité et certains types de cancers.
Si vous ajoutez à cela le fait que selon un rapport de l’ONU[3] paru en 2010, un changement mondial vers un régime végétalien est vital pour prévenir les pires effets du changement climatique , l’agriculture animale étant un facteur majeur des émissions de gaz à effet de serre – et sauver le monde de la famine et de la pénurie de carburant, je crois que vous comprendrez facilement pourquoi des millions de gens, y compris Russell Simmons, Jay Z et Beyonce et Jennifer Lopez sont devenus végétaliens.
Il y a beaucoup de raisons de devenir végan, et aucune de ne pas le devenir ! Alors que diriez-vous d’essayer, vous aussi, de devenir végan pendant un mois ?
Je compte sur votre réponse.
Bien à vous,
Cyril Ernst
PETA France
Bon, ce rappeur a effectivement un problème d’alimentation du cerveau s’il ne sait pas ce que sont les végétariens et qu’il affirme de manière provocatrice et idiote que l’animal dont il consomme la viande n’a pas souffert, mais il ne s’adressait pas aux végétaliens de PETA non plus.
« les animaux … ne demandent qu’à vivre »
Oui, bon, sauf avec PETA justement : Pas de demande pour les produits animaux, plus d’élevage. On l’a bien vu quand on est passé de la traction animale au tracteur.
« L’alimentation des végétaliens ne nécessite pas que l’on parque des millions d’animaux dans les hangars des élevages industriels »
L’alimentation des végétariens et des omnivores non plus. C’est un argument contre les fermes usines, pas l’alimentation carnée. Et les fermes usines existent aussi dans les productions végétales.
« on les prive de vie sociale »
Gudule vous fait dire du bout de son groin que de toute façon il exècre Facebook au plus haut point et qu’il vit très bien sa vie IRL avec ses copains d’auge sans les réseaux sociaux.
Cela dit, la plupart des arguments de PETA sont justifiés. Il n’est toutefois pas nécessaire d’être aussi catégorique, une simple réduction d’un steak haché par semaine ou l’implémentation dans les écoles et cafétérias d’un « mardi maigre », l’équivalent du « Meatless Monday » américain pèserait déjà de beaucoup dans l’amélioration de la situation des gas à effet de serre et de l’eau. Ce simple steak en moins économise quelques centaines de litres d’eau. Choisir des viandes plus efficaces à convertir des protéines végétales en animales, comme le poulet ou le poisson, est une autre option.
La cuisine végétarienne ou végétalienne peut effectivement être délicieuse, je passe souvent plusieurs jours de suite à suivre ces régimes sans même m’en rendre compte, mais il faut d’abord commencer par mener une réflexion sur l’alimentation et apprendre à cuisiner soi-même, car ce n’est qu’à cette condition que l’on peut produire des plats fabuleux qui encouragent à en découvrir d’autres. Trop souvent, l’option « végétarienne » dans les restaurants est un plat carné dont la viande a été supprimée, ou un plat qui n’est pas équilibré en protéines végétales et autres oligo-éléments ou vitamines.
Je conseille également d’en profiter pour passer à une alimentation majoritairement bio. Un panier hebdomadaire à l’AMAP de votre quartier vous apportera par exemple des tas de légumes frais dans des variétés et espèces impossibles à trouver ailleurs, ni dans les supermarchés, ni dans les marchés. Et ce genre d’agriculture offre généralement des meilleurs bilans santé, emplois l’hectare cultivé et environnement.
Moi aussi quand je prend la voiture j’essaye de ne pas trop tuer de piéton (1 fois par semaine) et bien sur, de ne pas les faire souffrir.
Je crois que vous n’avez pas compris le fondement moral du végétarisme (ou plutôt du véganisme). Il s’agit d’une question de justice. La justice consiste à traiter les cas semblables de façon semblable, autrement dit d’avoir une égale considération des intérêts de chacun, sauf s’il y a une bonne raison de ne pas le faire. Une telle raison justifierait une différence de traitement. Si nous avons fourni le même travail mais que je suis rémunéré 10 fois plus que vous pour le seule raison que j’ai un pull rouge, on dira que c’est injuste car la couleur du pull n’est pas un critère pertinent. Si je suis blanc de peau et que je postule pour un rôle au cinéma pour incarner Martin Luther King, ma non sélection n’est pas une injustice car un critère central (la ressemblance avec MLK) est ici pertinent. A défaut d’une bonne raison, la différence de traitement devient arbitraire et constitue donc une discrimination que l’on nomme spécisme lorsque le critère retenu pour être digne de considération morale est l’appartenance à l’espèce humaine, mais elle peut être du racisme ou du sexisme selon le critère retenu. Or, comme la couleur de peau ne peut servir à considérer inégalement les intérêts des blancs et des noirs, l’appartenance à l’espèce non plus. Car pourquoi le fait d’être humain serait-il un critère pertinent pour justifier une différence de traitement? Ce qui compte pour être digne de considération morale est d’avoir un intérêt à vivre, de pouvoir souffrir physiquement et psychologiquement, d’avoir des désirs. Subordonner les intérêts d’un groupe d’hommes à un autre parce qu’il est composé par exemple de femmes, ou de sans-abris, ou de personnes de couleur noire, constitue une injustice car le sexe, la richesse, la couleur de peau ne sont pas des critères moralement pertinent. C’est exactement la même chose avec les animaux. La différence c’est que nous avons appris à considérer leur exploitation comme normale. Mais il fut un temps où les noirs étaient considérés comme des sous-hommes, il y a moins de 100 avec les zoos humains et les expositions coloniales. Modérer sa consommation de viande, c’est comme modérer un crime, ça n’a pas de valeur morale.
Pour plus de précision, voici un lien vers la bibliothèque virtuelle du droits des animaux: http://bibliodroitsanimaux.voila.net/
Pour un monde plus juste, tout simplement, parce que l’éthique passe avant le gustatif.
Merci, mais je connais parfaitement les arguments du végétalisme. Ce n’était pas mon propos de contester ce choix, mais puisque vous parlez d’éthique, c’est justement celle du végétalisme qui est contestable, par rapport au végétarisme. En effet, la consommation d’œufs, de lait ou de miel ne requièrent pas l’abattage des animaux, la question de la souffrance et de cette éthique ne se pose donc pas. J’en revient à ma question sans réponse, que faire de tous ces animaux et de toutes ces races dans un monde entièrement végétalien ? Toutes les tuer, les mettre dans quelques fermes zoo, remettre en liberté ces animaux domestiques ?
En dehors de ça, le plus gros problème que j’ai avec le végétalisme est son prosélytisme aussi obsessionnel et extrême que celui de certaines religions. Pour moi, la question de ce choix de société et d’alimentation doit rester du domaine personnel. Le rôle de la société devrait se limiter à éliminer la souffrance animale ou au plus à encourager les aliments végétaux, pas à dicter des choix d’alimentation aussi radicaux, surtout quand le dictat provient d’une minorité infime de la population qui ne considère même pas la discussion avec le reste de la société. J’ai mangé ce soir une omelette d’œufs non fécondés de poules d’une ferme bio locale que je connais, je suis sans doute un barbare à vos yeux pour ce « crime » ?
Comment oser dire que la question de la souffrance ne se pose pas? Il faut être complètement déficient pour dire ça. Je crois que vous ne semblez pas avoir compris l’enjeu. Ce qui est remis en cause est l’exploitation et la violation du principe d’égale considération des intérêts. Comment oser dire que les vaches laitières, les poules pondeuses ne souffrent pas!! Leur vie n’est que souffrance de la naissance à la mort. Ce sont sans doute elles qui souffrent le plus. On viole des vaches dès qu’elle ont mis bas, on leur enlève leur veau pour recommencer toute leur vie durant, elles meurent souvent d’épuisement vers l’âge de 4 ans ou alors elle sont abattue, cette exploitation pour laquelle elle ne sont nullement prévue engendre des déformations du bassin, des infections des pis. Que dire des poules pondeuses…Le problème n’est pas simplement de tuer, mais d’exploiter les animaux de telle sorte qu’on ne le ferait pas pour les humains. De plus, la présure dans le fromage nécessite la mort de l’animal.
Ce n’est pas une question d’opinion, mais de justice, et s’il faut se battre pour l’imposer, nous le ferons. Mais dès que ça touche à nos petites pratiques, c’est chacun sont opinions.
Nous avons une responsabilité à l’endroit de ces animaux, et nous trouver des solutions ne semble pas très compliquer, à vrai dire ce n’est pas vraiment le problème. Le problème est de continuer à penser que ce n’est qu’une histoire d’opinion personnelle, ce que vous êtes en train de dire, c’est que pour l’esclavage, il faudrait laisser le choix à chacun mais ne pas imposer sa vision du monde? Contre l’injustice et lorsque certains causent du tort à d’autre, c’est notre devoir de faire cesser ce tort.
Ce que vous ne comprenez pas, c’est si votre grand-mère à 4 poules dans son jardin, il n’y a pas de problème à manger des oeufs, ce n’est pas un rapport religieux à la nourriture. Le problème, c’est que les oeufs même bio que lm’on achète dans le commerce ou au marché implique des conditions de vies misérables, impliquent de sélectionner les poussins et de supprimer les mâles au broyeur.
Bien sûr qu’il faut discuter, sauf que lorsque la plupart pense à leur ventre plus qu’au tort que cela peut causer et ont des réponses assurés à des questions qu’ils ne se sont jamais posés, je ne croit pas que ce soit les vegé. qui ne souhaitent pas discuter. Par ailleurs, qu’il s’agisse d’une minorité ne donne pas raison au grand nombre. Il y a 150 ans, la plupart des blancs pensaient que l’esclavage était normal.
Le barbare n’est pas celui qui ne s’est jamais posé la question et consomme, mais celui qui se l’est posé et consomme. Comme disait Brecht « Qui ne sait rien est ignorant, mais qui sait et ne fait rien est criminel ».
« Comment oser dire que les vaches laitières, les poules pondeuses ne souffrent pas »
Encore une fois, c’est plus un argument contre les fermes usines,ou la politique agricole, pas contre l’agriculture paysanne. Un langage extrémiste et donc irraisonné comme le vôtre ne convaincra personne non plus : on ne « viole » pas les vaches.
Je ne souhaite pas non plus créer de la souffrance animale, mais plutôt que de condamner en vrac tout élevage à cause de ce problème, n’est-il pas possible de trouver des solutions qui respecte l’animal ? Cette condamnation semble opposée à votre « bien sûr il faut discuter ».
Je n’ai toujours pas reçu de réponse à la question « que fait-on de ces animaux si on ne les élève plus pour leurs produits ou leur viande » ? Plus d’élevage du tout, ou on en garde pour le fumier pour faire pousser des légumes et autres plantes, ou on passe toutes les cultures en engrais chimiques et pesticides de synthèse, ou des études montrent qu’il y a suffisamment de potentiel compost 100% végétal si le monde devient végétalien ? Je suis sincèrement et personnellement intéressé à ces questions, mais il ne semble pas que les végétaliens s’y penchent.
Mais avant même de tergiverser sur ces questions, la principale que vous abordez est effectivement celle de la coutume, du libre arbitre, et peut-être aussi celle de la biologie. Votre argument est de quel droit peut-on exploiter et abattre les animaux, mais je me demande plutôt, pourquoi devrait-on leur attribuer un tel droit ? Si c’est leur capacité à souffrir, ce que je ne dénie pas, ne peut-on pas conduire d’élevage sans souffrance ? Un poulet en plein air bio vit sa vie de poulet pendant 3 mois, et bien que les techniques actuelles d’abattage soient barbares, il existent des procédés comme la dépressurisation lente à mi-pression atmosphérique qui les endort dans un coma sans aucune souffrance, contrairement par exemple au gazage au gaz carbonique.
Certes, ce poulet ne vit pas sa vie naturelle de plusieurs années, mais l’agriculture des productions végétales n’est pas naturelle non plus. On récolte les carottes dans l’année au lieu de les laisser monter à graine l’année suivante. Et on accepte bien d’écourter arbitrairement la vie des humains également avec l’avortement. Les fétus ont probablement une conscience plus animale qu’humaine à ce stade de leur croissance. Ou bien êtes-vous également contre l’avortement ?
J’espère voir se continuer cette discussion.
Si se battre contre l’injustice est un extrémisme, alors nous devrions tous l’être. Les fermes paysannes causent certes moins de souffrance que les fermes industrielles (qui constitue la quasi-totalité de ce que nous consommons), mais violent le principe d’égal considération des intérêts en subordonnant les intérêts des animaux aux intérêts des humains; c’est une question de Justice. La justice consiste à traiter semblablement les cas semblables (appliquer une règle) sauf s’il y a une bonne raison de traiter différemment des individus ou groupes d’individus. Ainsi, on s’est rendu compte que le sexe ou la couleur de peau ne sont pas un critère pertinent pour accorder une importance moindre aux intérêts fondamentaux des hommes non-blancs et des femmes. Autrement dit, le racisme et le sexisme sont injustifiable et injuste car ils constituent une discrimination, par définition arbitraire. Mais l’appartenance à l’espèce humaine ne constitue pas non plus une bonne raison pour donner une valeur différentes aux intérêts des hommes et des animaux, c’est pourquoi on parle de spécisme, une discrimination sur le critère de l’espèce. Car en quoi le fait simplement d’être humain constitue-t-il une raison pour être mieux considéré?
Comment peut-on parler de respect et de bien-être animal en exploitant les animaux contre leurs intérêts fondamentaux (droit de vivre, de ne pas souffrir physiquement et psychologiquement, liberté de mouvement,etc..), en les tuant, sans aucune nécessité. Car consommer des produits animaux n’est d’aucune nécessité, des millions de personnes vivent sans problème sans en consommer.
Vous confondez la question éthique: « est-il moralement justifiable et acceptable de traiter les animaux comme des moyens en vue de nos intérêts? » et les questions pratiques, voire même logistique comme « Que faire de tout ces animaux….? » Ce que vous êtes en train de dire, c’est si les végétalien n’ont pas toutes les réponses logistiques et pratiques, il est alors acceptable de continuer à exploiter les animaux? Mais il y a des réponses. D’une part, ne plus faire se reproduire ces milliards d’animaux comme nous le faisons, pour ceux qui sont en vie, nous avons la responsabilité de mettre en oeuvre les moyens pour leur assurer une fin de vie digne et non les tuer. Ce doit être une mission de service public, ouvrir des refuges pour les accueillir par exemple, comme il en existe déjà pour des animaux sauvés des abattoirs.
Je vous cite « Mais avant même de tergiverser sur ces questions, la principale que vous abordez est effectivement celle de la coutume, du libre arbitre, et peut-être aussi celle de la biologie. Votre argument est de quel droit peut-on exploiter et abattre les animaux, mais je me demande plutôt, pourquoi devrait-on leur attribuer un tel droit ? Si c’est leur capacité à souffrir, ce que je ne dénie pas, ne peut-on pas conduire d’élevage sans souffrance ? »
Je ne comprends pas en quel sens dites vous que la principale question est celle de la coutume, du libre-arbitre et de la biologie, car la question principale est morale (ou éthique). Pour la question du droit moral des animaux à être traité avec respect, l’idée est que si nous reconnaissons aux humains un droit inaliénable à ne pas être sacrifié au profit des autres, un droit de vivre, de ne pas être torturé, au nom de quoi ne devrait-on pas étendre ce droit aux animaux? Que faut-il pour avoir un droit? Etre capable de le revendiquer? Certainement pas ou alors les enfants, les personnes âgées dépendantes, les handicapés mentaux n’auraient plus ce droit. Il faut distinguer les agents moraux qui ont des devoirs envers les autres et envers qui nous avons des devoirs (les humains adultes responsables) et les patients moraux envers qui les agents moraux ont des devoirs mais qui n’ont eux-mêmes aucun devoirs car incapable de reconnaître le droit de l’autre. Droits et devoirs sont corrélatif au sens où si j’ai le droit que X ne me tue pas, corrélativement X à l’obligation de ne pas me tuer. Ainsi pourquoi les animaux serait-il exclu des patients moraux? Cette discrimination à l’endroit des animaux est ce que l’on nomme spécisme. Toute la question tourne autour de cela. Pour reprendre la définition du spécisme des Cahiers Anti-spécistes:
« Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe : la volonté de ne pas prendre en compte (ou de moins prendre en compte) les intérêts de certains au bénéfice d’autres, en prétextant des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu’elles sont censées justifier. En pratique, le spécisme est l’idéologie qui justifie et impose l’exploitation et l’utilisation des animaux par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines. »
La question n’est pas de savoir ce qui est naturel ou non, mais de savoir si nous avons le droit moral de faire quelque chose, en l’occurrence de traiter les animaux d’une façon que nous jugerions inacceptable s’il s’agissait d’humains. (ce qui ne signifie pas un traitement identique car humains et animaux diffèrent par des nombreux points, comme les hommes et les femmes diffèrent aussi par de nombreux points, ainsi il n’y a pas de sens à accorder le droit de vote aux chiens comme il n’y en a pas à accorder le droit d’avorter aux hommes).
Pour l’avortement, je ne vois pas bien le lien avec la question animale, c’est une question complexe, mais je pense que 99,99994% des végans sont pour l’avortement car la plupart sont en même temps engagés dans la lutte contre toutes formes de discriminations, sexisme, racisme, homophobie, etc… Il ne s’agit pas dire que la vie est sacré, pourquoi le serait-elle? LA vie désigne aussi les champignons, les cellules, les plantes. Ce qui compte pour compter moralement, c’est non seulement de pouvoir souffrir, mais d’avoir un intérêt à vivre, d’avoir des désirs pouvant être frustrés, d’avoir une vie conative de sorte que ce qui nous arrive nous importe. On parle de sentience.
« Les fétus ont probablement une conscience plus animale qu’humaine à ce stade de leur croissance. » Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ici.
Bonne soirée
Le spécisme est un argument fallacieux, car on peut le retourner aussi souvent qu’il peut se brandir. Par exemple en ne condamnant pas les autres animaux omnivores ou carnassiers pour leur régime carné, ou en limitant arbitrairement le spécisme aux espèces animales. La carotte est elle aussi soumise à « l’exploitation et l’utilisation … par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines ». Exclure les animaux sauvages ou les plantes, c’est aussi faire preuve de spécisme. C’est uniquement parce que nous avons la possibilité de nous passer d’aliments animaux que nous pouvons la considérer. Si ce n’était pas le cas, que deviendrait cet argument éthique ? D’ailleurs, ce n’est effectivement pas le cas, la vitamine B12 est par exemple absente des produits végétaux. Lorsqu’elle ne provient pas d’aliments animaux, elle est généralement synthétisée à partir de bactéries génétiquement modifiées, ce qui pose un autre problème de fausse éthique, mais bon.
Pire encore, il faudrait condamner la chasse, et donc la plupart des cultures indigènes, ce qui serait bien bien pire que le spécisme.
La consommation d’aliments animaux existe depuis que l’homme existe, pas depuis l’apparition de l’élevage. Supprimer la souffrance animale et réduire la consommation de viande, oui, mais condamner tout en vrac, y compris les œufs, le lait, le miel et la laine, c’est bien de l’extrémisme, et ce serait imposer la (mauvaise) foi d’une minorité pas plus éclairée que les autres au reste du monde.
C’est pour cela qu’être végétarien, végétalien ou végan ne doit reposer que sur le libre-arbitre, pas sur des faux prétextes de conscience ou sentience. Plante ou animal, on finit tous comme nourriture d’autres organismes, qui ne se posent pas ce genre de « First World questions », comme disent les anglais.
Je vais sans doute passer pour spécieux, mais le spécisme n’est-il pas spécique de par définition, en assumant que l’homme est le seul à pouvoir se poser ce genre de questions ? Mince, ce pauvre chien présent dans toutes les comparaisons spécieuses en voit de toutes les couleurs s’il ne peut ni voter ni épouser son maître…
La mention maladroite du fétus était pour tenter de comprendre quel type d’éthique permet de faire souffrir et d’abréger la vie dans un cas, mais ce ne serait pas acceptable dans l’autre. J’avoue que je comprend mal comment ces positions opposées peuvent être compatibles, ça ressemble plus à du « je fais de l’éthique quand ça m’arrange ».
Bonjour,
Je n’ai pas trop de temps pour répondre de façon complète. Mais je constate simplement que tu n’as pas du tout compris ce qu’est le spécisme et que tes autres remarques contre l’anti-spécisme et le véganisme font parties de ce que l’on appelle les arguments-alibis (les excuses) pour persister dans nos mêmes pratiques.
Si tu fais une recherche sincère en matière de morale, je te laisse consulter les sources que j’ai mentionnée auparavant, tu y trouvera toutes les informations nécessaires. Prends le temps d’examiner cette question à travers ces textes : http://www.cahiers-antispecistes.org ou bibliodroitsanimaux.voila.net (voir les auteurs comtemporains comme Regan, Francione, Burgat, Sapontzis, entre autres) Sinon il y a 2 très bonnes introductions à l’éthique animale qui viennent de sortir: Gary Francione, « Introduction aux droits des animaux » et « Bêtes humaines? Pour une révolution végane » sous la direction de Méryl pinque.
A toi de voir par la suite ce que tu cherches: examiner sérieusement la question, ou chercher à justifier notre façon actuelle de vivre. Pour avoir travaillé 5 ans en philosophie morale sur l’éthique animale, j’ai pu remettre en cause mes pratiques et me rendre compte que depuis 40 ans, la balance du « pour » et du « contre » la perpétuation de l’exploitation animale penche de façon certaine en faveur du « contre ». Je ne connais pas un seul argument sérieux susceptible de remettre ces conclusions en cause.
Je te laisse réfléchir sur le sujet.
Bonne continuation.
Au contraire, je revendique le spécisme, et par exemple l’égalité en ce qui concerne le régime omnivore. La poule consomme naturellement des insectes, des batraciens, des souris, des oisillons, etc. Les humains bénéficient du même droit que la poule en cette matière. Il ne s’agit pas d’une précédence du droit des humains sur ceux des animaux, mais d’une reconnaissance de leur égalité de ces droits. Le spécisme tel qu’il est défini ne s’applique qu’aux animaux et qu’à certains de leurs droits, comme la souffrance et l’abattage. Si vous vouliez empêcher un Africain de chasser l’antilope, vous vous feriez traiter de raciste, pas de spéciste. C’est bien la preuve que certaines de ces discriminations des droits fondamentaux se chevauchent et ne peuvent donc pas être considérées sur leurs seules bases, mais dans la globalité de ces autres droits. Le spécisme n’est pas un argument noir ou blanc, il y a des zones de gris lorsqu’il entre en conflit avec ces autres droits. Votre définition du spécisme est partiale si elle ne prend pas en compte ces autres propriétés et droits des animaux.
Si l’animal humain est un être sensible comme les autres, alors il faut également lui laisser cette part d’animalisme qui le définit, ou plutôt, comme l’humain est également un être sensé, lui laisser le libre-arbitre en la manière, en pleine connaissance de cause et en respectant les droits des animaux concernant la souffrance.
Ce qui me révolte le plus, ce n’est pas la partialité et spéciosité du spécisme, mais le prosélytisme dont PETA fait preuve, en voulant m’imposer sa foi comme vérité unique. C’est du viol des droits et de la violence envers les humains pure et simple, exactement ce que le spécisme tente d’éliminer pour les animaux. Cela rappelle également bien trop les guerres de religion et le terrorisme extrémisme, sauf que leur violence était aussi physique et pas qu’intellectuelle, se parant de grands mots et concepts séduisants comme spécisme et sentience.
L’élevage n’est que la prolongation de la chasse naturelle, pour répondre à l’agrandissement et à la concentration de la population. On peut faire le choix de réduire ou supprimer sa consommation de viande ou de produits animaux, il existe quantité de raisons valides pour cela, mais là, c’est du jusqu’en-boutisme pour essayer d’imposer sa manière de penser aux autres. C’est une forme de crime et de dystopie.
Il est incroyable de voir l’évolution du cerveau humain comment nous ressentons des sentiments qu’ aucun autre animal peut ressentir mais il m’attriste aussi de tomber sur des forums comme celui-ci où les arguments sont partagés avec si peu de fondement qui fait que créer un être si borné sur ces idées qui le poussent à rechercher l’extrême sans voir le juste-milieu . Selon moi , adopter le régime végétalien prônant la défense des animaux est tout simplement se contredire dans ces actes .L’humain déteste avoir tord et adopter des choix qui le fait se sentir bien mais qui n’ont aucun sens . je vois souvent les personnes qui défende les animaux mais continue à acheter des produits made in china . Nous ne devons pas rejeter notre rôle dans la souffrance des animaux mais par contre faire des choix sains pour décliner le besoin croissant de manger de la viande en tout simplement acheter local et réduire sa consommation . Ne pas confondre production de masse à production locale en rejetant la faute que nous fassions souffrir des animaux . Les animaux eux-même se font souffrir entre-eux c’est la nature ; l’ours attrape le gibier et commence à le manger sans même l’avoir tué et S.t.p. ne me sortez pas que l’humain n’est pas omnivore…J’espère que si vous avez choisi d’être végétalien vous êtes conscient que vous blessez quant même des animaux ou des êtres humains que par des actes courants de tous les jours , il est facile faire des associations à toutes . Prenons l’exemple que votre consommation d’électricité qui découle des barrages hydroélectrique qui détruisent la faune environnante et l’habitat des poissons ou bien de vos articles pas aliments . ne pas confondre qui proviennent des usines que les conditions humaines sont abominables . Alors s’il vous plaît , avant de prendre une décision finale veuillez faire des recherches correctement sur des sites de source fiable et neutre. On doit comprendre que n’Importe quel acte de tout les jours à un impact direct ou indirect sur quelqu’un ou quelques choses . La solution selon moi c’est d’arrêter la surproduction et de faire des compromis qui respectent nos valeurs mais aussi nous même
ps je suis moi-même végétarien .
Une poule consomme des oisillons????!!!! Nan mais tas fini de raconter des conneries oui???
Et oui, dur rappel à la réalité, il arrive aux poules de bouffer un oisillon tombé du nid. Elle ne font pas de différence entre un souriceau et un bébé du genre avien.
Enfin, ce n’est pas grave, je trouve juste qu’on a déjà du mal à imposer le « tu ne tueras point (d’humains) » (avec ses exceptions), ou à supprimer l’esclavage au XXIe siècle, alors le « tu ne tueras point d’animaux » ou l’interdiction de tout élevage ne semblent pas être des objectifs possibles. Si l’homme peut remplacer l’alimentation carnée par une alimentation végétale parce qu’il a le choix, l’industrie alimentaire peut fournir ces aliments de remplacement, alors qu’on lui laisse le choix de réduire ou éliminer les produits animaux de son régime personnel, qu’on n’impose pas cet extrémisme végan (ou tout autre) à l’ensemble de la société dans toute sa diversité et sa richesse. Les valeurs d’une minorité ou de la majorité ne peuvent que rarement s’appliquer à tout le monde ou à tous les genres animaux. Beaucoup de personnes font déjà des exceptions au « tu ne tueras point (d’humains) » (malades en fin de vie, avortement, Adolf Hitler), je n’ose imaginer le nombre d’exceptions qu’il y aurait pour « tu ne tueras pas d’animaux ». Les valeurs comme le droit à la vie ou à la vie sans souffrance ne sont pas si universelles que ça. Avant tout extrémisme, commençons par étapes, en éliminant la souffrance animale ou certaines formes d’élevage, par exemple. À 20 milliards d’habitants, on peut aussi se poser la question de supprimer les élevages industriels d’animaux les plus inefficaces pour produire de la protéine, par exemple les bovins. Étape après étape.