La crise climatique a fait apparaître, dès 2019, le mot "éco-anxiété". Conçu comme une angoisse profonde liée à la crise environnementale, ce phénomène touche une part de la population. Théo Verdier, co-directeur de l’Observatoire Europe de la Fondation Jean-Jaurès, est l'un des auteurs du prochain livre Des Européens éco-anxieux ? Le changement climatique à l'épreuve du quotidien. Il a répondu aux questions de Natura Sciences pour expliquer l'ampleur de l'éco-anxiété. Entretien.

Les mauvaises nouvelles pour le climat s'accumulent ces dernières semaines. Début avril, le troisième volet du rapport du GIEC montre qu'il faut agir dès aujourd'hui pour espérer conserver une planète "vivable". Quelques jours plus tard, les écologistes réalisent un faible score à l'élection présidentielle 2022. Le candidat Europe Ecologie Les Verts (EELV), Yannick Jadot, a échoué à atteindre la barre des 5% des voix en ne récoltant que 4,6% des suffrages.
Face à ces péripéties, l'inquiétude envers le futur climatique risque de s'accroître, jusqu'à aboutir à de l'éco-anxiété. Terme cristallisé en 2019 par les manifestations et mouvements pour le climat, l'éco-anxiété fait l'objet d'études scientifiques et sociales. Pour comprendre sa progression, Natura Sciences s'est entretenu avec Théo Verdier, co-directeur de l’Observatoire Europe de la Fondation Jean-Jaurès et auteur du livre Des Européens éco-anxieux ? Le changement climatique à l'épreuve du quotidien, en librairie le 19 mai prochain.
Natura Sciences : Aujourd'hui, on entend beaucoup le terme d'"éco-anxiété" pour définir une angoisse face aux conséquences du changement climatique. Comment se manifeste-t-elle ?
Théo Verdier : Cette anxiété peut se matérialiser de différentes façons. D'abord, ce que l'on appelle classiquement "éco-anxiété" révèle une sorte d’angoisse pré-traumatique. L'individu se projette dans les conséquences du changement climatique et s'interroge sur son avenir. Cette anticipation génère de forts sentiments négatifs avec une palette d’expressions possibles, dont l'angoisse.
On retrouve également la solastalgie, qui se traduit par un exil sans départ. Cela renvoie à une altération de son environnement qui amène à des sentiments proches de ceux du traumatisme. Cette crainte, c'est celle de la perte d’un environnement naturel dû à l’activité humaine, ou de manière indirecte à l’activité humaine via le ré...
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