Onze ans après le séisme qui a ébranlé le Japon, l’archipel observe une minute de silence. En 2011, un tsunami sans précédent avait entraîné près de 18 500 morts et disparitions et la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Aujourd’hui, le Japon poursuit un long travail de décontamination et de démantèlement.
11 mars, 14 h46, heure locale japonaise. C’est à ce moment précis que la terre a tremblé au Japon il y a déjà onze ans. C’est également à ce moment que le pays a commémoré aujourd’hui la catastrophe avec une minute de silence. En 2011, un séisme de magnitude 9.0, un des plus violents jamais enregistré dans le monde, a ébranlé l’archipel, entrainant un tsunami meurtrier. Bilan humain : 18 500 morts ou disparus.
Fukushima, encore dans tous les esprits
Venu du large des côtes nord-est du Japon, le tsunami a entraîné des vagues parfois hautes comme des immeubles. Ses flots ont également envahi la centrale atomique de Fukushima Daiichi. Depuis Tchernobyl en 1986, le monde n’avait pas connu telle catastrophe nucléaire. En effet, les cœurs de trois des réacteurs nucléaires de la centrale sont entrés en fusion, entraînant des fuites radioactives.
Des milliers d’habitants de la zone ont alors dû quitter la région en urgence et souvent définitivement. Dans le département, près de 165.000 personnes ont été évacuées de leurs foyers. Dans les mois suivant la catastrophe, près de 12% de la superficie de Fukushima ont été interdits d’accès.
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Onze ans plus tard, les communes évacuées ont retrouvé une partie de leurs habitants et habitantes. De lourds travaux de décontamination ont en effet permis de réduire la part des zones inhabitables du département à 2,4%. Toutefois, les populations demeurent inférieures à leur niveau d’avant la catastrophe, de nombreux habitants et habitantes craignant les radiations et ne souhaitent pas revenir. 33 365 personnes sont encore aujourd’hui déplacées
Un lourd chantier de décontamination
Onze ans après la catastrophe, de nombreux défis attendent encore Fukushima. Outre la décontamination et le démantèlement de la centrale nucléaire, l’Etat japonais peine à améliorer la réputation des produits alimentaires locaux. D’autant plus que l’an dernier, ce dernier a décidé de valider le projet consistant à rejeter dans l’océan plus d’un million de tonnes d’eau contaminée provenant de la centrale et contenant toujours du tritium, isotope radioactif de l’hydrogène.
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Supervisé par l’Agence nationale de l’énergie atomique, ce rejet devrait s’étaler sur des décennies afin d’éviter une concentration trop forte du radionucléide dans l’océan. Il suscite toutefois l’indignation des pêcheurs locaux, des ONG et des pays voisins du Japon.