Ce mercredi 29 juin, le Haut conseil pour le climat (HCC) a publié son rapport annuel. L’autorité indépendante note que la France manque d’ambition en matière de réduction d’émissions de GES et d’adaptation.
« Les impacts du changement climatique dû à l’influence humaine s’aggravent en France comme dans chaque région du monde, avec une intensification d’effets chroniques et aigus, et des conséquences humaines, matérielles et financières importantes », alerte le Haut conseil pour le climat (HCC) en introduction de son quatrième rapport annuel, publié ce mercredi. Ce dernier évalue depuis 2018 la stratégie du gouvernement en matière de climat.
Le HCC constate cette année, une progression de la réponse française à l’urgence climatique. Toutefois, dans ce rapport intitulé « Dépasser les constats, mettre en œuvre les solutions », il estime que l’action climatique de la France est toujours « insuffisante ». Malgré une tendance à la baisse des émissions, il enjoint le gouvernement à accélérer ses actions, notamment sur le terrain de l’adaptation et de la planification. Il lui demande ainsi un « sursaut » pour éviter le « risque majeur » de ne pas atteindre les objectifs renforcés pour 2030.
Une réponse de la France en progression …
Dès les premières pages de son rapport annuel, le HCC souligne l’aggravation des impacts du changement climatique en France. Intensification des extrêmes chauds, particulièrement dans les îlots de chaleur urbains, sécheresses, pluies extrêmes … Ces évènements ont des conséquences matérielles et financières importantes sur les infrastructures, la production agricole, les écosystèmes et la santé humaine, souligne le HCC.
« En dépit d’un rebond partiel post Covid-19, les émissions de gaz à effet de serre de la France en 2021 s’inscrivent dans la poursuite d’une tendance à la baisse, à un rythme proche de celui observé sur la décennie », note toutefois, avec un enthousiasme modéré ses membres. Entre 2020 et 2021, les émissions de GES françaises ont ainsi réaugmenté de près de 6,4%. Elles restent toutefois en-dessous du niveau de 2019 et 23,1% en dessous de leur niveau de 1990. Le HCC relève par ailleurs une baisse des émissions de GES de tous les grands secteurs émetteurs (bâtiments, industrie, énergie). Alors que l’UE discute le Paquet climat, le HCC enjoint la France à adopter des objectifs climat plus ambitieux.
… Mais toujours insuffisante et inadaptée à l’urgence climatique
Toutefois, le HCC note que l’action du gouvernement n’est toujours pas proportionnée à l’urgence climatique. « Parmi les 25 orientations de la Stratégie nationale bas carbone, seules six bénéficient de mesures au niveau requis pour atteindre les budgets carbone », relève-t-il notamment. Il note par exemple que « Les bonnes pratiques de stockage de carbone organique dans les sols agricoles sont peu sou- tenues ». Ou encore que « Les dispositifs de subventions et de financement conséquents du plan de relance encouragent peu les rénovations globales profondes », dans le secteur du bâtiment.
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Par ailleurs, le HCC relève des lacunes concernant la planification écologique du gouvernement. Et ce alors qu’Elisabeth Borne, Première ministre a désormais la charge de la planification écologique à la tête du gouvernement. Le HCC recommande alors de : « Décliner de manière opérationnelle la planification écologique au niveau du Premier ministre, pour chaque ministère et à l’échelle des territoires ». Le HCC appelle par ailleurs à dessiner de meilleures stratégies d’adaptation, ainsi qu’une meilleure identification des risques de mal-adaptation.