L’Anses révèle la présence de substances toxiques dans certaines fournitures utilisées à l’école, à la maison ou au bureau. L’organisme plaide pour une révision de la réglementation et incite à surveiller plus attentivement ces produits.
Crayons parfumés, gommes colorées, colles, correcteurs ou même cahiers… La liste des fournitures scolaires pour la rentrée 2022 risque d’évoluer après une expertise scientifique.L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a révélé ce jeudi la présence de substances toxiques dans certaines d’entre elles. Utilisés à l’école, à la maison ou au bureau, ces produits nuiraient à la santé des consommateurs. En particulier des plus jeunes. « C’est le cas notamment pour les enfants qui ont tendance à mettre les objets à la bouche », prévient l’Anses dans un communiqué.
Des substances chimiques dangereuses identifiées
L’Anses met en avant un certain nombre de familles de substances chimiques entrant fréquemment dans la composition de ces produits. Les phtalates, les colorants, certaines substances parfumantes, ou encore le benzène (solvant aromatique) en font notamment partie. Plusieurs molécules, comme les phtalates, entrent dans la catégorie des substances présumées toxiques pour la santé humaine par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Leur présence dans les fournitures de bureau a été identifiée par plusieurs études conduites par différents organismes. Parmi eux, l’Ademe, le Danish EPA, 60 Millions de Consommateurs ou encore l’UFC-Que Choisir.
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Une partie du matériel scolaire, comme la peinture, les feutres ou les crayons de couleur ne fait toutefois pas partie de la liste. Ces derniers étant considérés comme des jouets, leur fabrication n’inclut pas de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques. En ce sens, le risque de toxicité de ces produits sur la santé des plus jeunes est moindre. L’Anses souhaite que cette réglementation s’applique sur l’ensemble des fournitures scolaires. Elle demande notamment aux fabricants de prendre en compte « les comportements et usages prévisibles comme le ‘machouillage’ pour s’assurer de l’innocuité de ces produits ».
L’Anses demande à revoir la réglementation des produits
Actuellement, il n’existe aucune réglementation spécifique portant sur la composition des fournitures scolaires, ni en France ni en Europe.« En attendant la mise en place d’une telle évolution réglementaire, je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que l’ingestion« , déclare Céline Dubois, coordinatrice de l’expertise à l’Anses.
Afin de récolter davantage de données sur ces fournitures, l’Anses souhaite effectuer des recherches complémentaires. En effet, l’agence compte effectuer des essais « plus poussés [sur la] compositions des articles, voire [les] émissions et [le] transfert [de molécules dans l’organisme]« . L’objectif étant de constater une présence, ou une absence, de substances chimiques non réglementées. L’Anses précise que ces analyses seraient menées par des « associations de consommateurs, des organismes publics ou des laboratoires de recherche ».