Greta Thunberg annonce sur Twitter qu’elle ne se rendra pas à la grande conférence climat COP26 de Glasgow en novembre. Et ce, en raison des inégalités d’accès aux vaccins défavorables aux pays pauvres.
« À l’heure actuelle, de nombreux pays vaccinent des jeunes en bonne santé, souvent au détriment des groupes à risque et des travailleurs de première ligne (principalement du Sud, comme d’habitude …) », tweete Greta Thunberg ce vendredi. Avant d’ajouter : « Le nationalisme vaccinal ne résoudra pas la pandémie. Les problèmes mondiaux ont besoin de solutions mondiales. »
La jeune femme de 18 ans a appelé le gouvernement britannique à repousser de nouveau la COP26 si les inégalités vaccinales entre pays ne permettaient pas un accès égal des participants et des militants. La conférence a déjà été reportée une première fois à cause de la situation sanitaire. En attendant, Gretha Thunberg appelle les pays riches à partager leurs doses avec les populations à risques dans les pays pauvres « plutôt que de vacciner des jeunes en bonne santé ».
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La militante n’exclut toutefois pas d’inverser sa décision si l’inégalité vaccinale s’améliore. « Bien sûr j’adorerais participer à la COP26, mais seulement si tout le monde est à pied d’égalité », tweete-t-elle. Reportée d’un an à cause du coronavirus, la COP26 doit se dérouler du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Écosse, pour tenter de répondre à l’urgence climatique.
Un nationalisme vaccinal dénoncé par l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse d’alerter sur les risques sanitaires posés par les rythmes différents de vaccination entre pays riches et pauvres. L’organisation appelle à réduire le « nationalisme vaccinal ». Au moins 708,4 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans le monde, selon un comptage réalisé jeudi par l’AFP à partir de sources officielles. Mais de fortes inégalités subsistent entre pays à « revenu élevé » et pays à « faible revenu« . Les premiers concentrent près de la moitié des doses administrées. Dans les seconds, seulement 0,1% des doses ont été administrées.
L’Afrique demeure « en marge« , avec seulement « 2% des vaccins administrés dans le monde« , a déploré jeudi la directrice pour l’Afrique de l’OMS Matshidiso Moeti. Amnesty International a dénoncé le « quasi-monopole » des pays riches sur les vaccins.
Matthieu Combe avec AFP