Pour attirer l’électorat jeune, inquiet quant au dérèglement climatique, Emmanuel Macron promet de mettre l’écologie au cœur de son mandat s’il venait à remporter le second tour de l’élection présidentielle le 24 avril prochain. Il promet notamment un Premier ministre en charge de la planification écologique.
En annonçant, ce samedi, lors d’un meeting à Marseille vouloir un Premier ministre « directement chargé de la planification écologique », concept cher à Jean-Luc Mélenchon, le candidat Macron a tendu la main samedi aux électeurs de gauche et à la jeunesse, clés du second tour. Pour le moment, les sondages l’annoncent au coude-à-coude avec Marine Le Pen. Les estimations font de l’actuel chef de l’État le favori, mais seulement d’une très courte tête face à la candidate d’extrême droite. En conséquence, le président sortant cherche à verdir son programme à cinq jours du deuxième tour.
Pas le projet de Mélenchon ou Jadot
Emmanuel Macron compte notamment poursuivre la construction de 6 premières centrales nucléaires nouvelle génération. Il veut également l’implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Une sorte de mix énergétique.
Il déclare également souhaiter continuer à investir pour que la France devienne leader de l’hydrogène vert, et produise des millions de véhicules électriques et hybrides. Emmanuel Macron espère aussi voir naître le premier avion bas carbone si l’on en croit son programme.
Emmanuel Macron est conscient que le deuxième tour se jouera en parti sur le report de voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Il cherche alors à convaincre et ouvre les portes à l’électorat de gauche. « Je ne vais pas demain proposer le projet de Jean-Luc Mélenchon ou de Yannick Jadot. Mais si je peux ajouter telle ou telle chose, par respect, si je trouve une cohérence avec le mien, je le ferai », a-t-il déclaré de passage au Havre vendredi 15 mars.
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Un Premier ministre de la planification écologique
Ce samedi, lors de son meeting d’entre-deux-tours dans les jardins du Pharo, sous le soleil marseillais, Emmanuel Macron a voulu se montrer très ambitieux. « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a-t-il assuré. Ensuite, le président sortant a martelé vouloir « changer de paradigme ». Lors de cette rencontre, le président candidat a passé une grande partie de son discours à parler climat et avenir.
Profitant de ce meeting « séduction », il a dévoilé son annonce phare : le Premier ministre « sera directement chargé de la planification écologique », a-t-il annoncé. Le candidat a ensuite précisé que le futur chef du gouvernement sera aidé dans sa tâche par deux ministres. L’un sera chargé de la « Transition énergétique », l’autre de la « Planification écologique territoriale ». La proposition n’est pas sans rappeler celle de Jean-Luc Mélenchon.
Des promesses qui peinent à convaincre
Bien que les éléments de langage soient savamment choisis, la danse du ventre faite aux écologistes ne suffit pas à tous les envoûter. « Un Emmanuel Macron écolo, je n’y crois pas », a affirmé Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts. Selon lui il n’y a « aucune raison de croire » les promesses vertes du candidat LREM. « Il avait cinq ans pour agir et il ne l’a pas fait. Macron a été condamné pour inaction climatique, donc il n’y a aucune raison de croire véritablement ses promesses », a-t-il déclaré sur Franceinfo.
Julien Bayou concède néanmoins qu’il votera en faveur d’Emmanuel Macron le 24 avril, « pour battre l’extrême droite ». Toutefois, ce dernier regrette que la France ait « pris un retard incroyable » sur plusieurs points. Il précise : « un retard en matière de rénovation thermique, d’agriculture bio et de protection de la biodiversité ». Pour le secrétaire national d’EELV, « la seule solution » pour qu’un nouveau quinquennat Macron ne soit « pas un quinquennat d’inaction climatique comme celui-ci que nous finissons, c’est qu’il y ait enfin des députés écologistes à l’Assemblée ».
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