Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sont tombés ce dimanche soir. Emmanuel Macron (27,6%) et Marine Le Pen (23,4%) atteignent le second tour. Malgré l’urgence climatique qui pèse toujours plus, EELV et Yannick Jadot (4,6%) ne convainquent toujours pas. Pour le parti écolo, le record de Noël Mamère (5,2% en 2002) attendra.

Le président sortant, Emmanuel Macron (27,6%) et la candidate du RN Marine Le Pen (23,4%) sont au second tour de l’élection présidentielle. La candidate devance l’un de ses plus grands rivaux de la dernière décennie, Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise (22,2%).
Selon les sondages, l’écologie est l’une des principales préoccupations des Français. Le rapport du GIEC du 4 avril dernier donne trois ans à l’humanité pour agir contre le dérèglement climatique. Pourtant le candidat d’Europe écologie les verts n’obtient que 4,6% des voix. La barre des 5% qui garantit le remboursement de la campagne n’est pas franchie. Yannick Jadot invite désormais ses militants à être au rendez-vous aux législatives.
Un candidat qui n’a pas convaincu
Pour Yannick Jadot l’enjeu était de restreindre la défection de ses troupes vers Jean-Luc Mélenchon. Mais ces derniers jours, les appels venant de toute la gauche à voter pour le candidat LFI, de Christiane Taubira ou de représentants de la société civile comme l’écologiste Cyril Dion, ont été de rudes coups portés. EELV et Yannick Jadot chutent à 4,6% des voix. La campagne ne sera pas remboursée.
Parmi ses propres jeunes militants, certains admettent, anonymement et avant le résultat, avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon. « J’ai milité durant toute la campagne pour Yannick Jadot. Malheureusement la dynamique de fin de campagne et la montée de l’extrême droite m’ont décidé à choisir le vote utile », concède une militante. « Pour moi il est important que l’écologie soit abordée lors du second tour. Cela n’a pas été facile de voter Jean-Luc Mélenchon plutôt que Yannick Jadot mais les enjeux sont trop importants ».
Faire barrage contre le RN
Militants, fidèles et journalistes étaient attendus à la Bellevilloise, un bar mais également un centre artistique et culturel niché dans le 20ème arrondissement de Paris. Vers 20h30, après l’annonce des résultats, Yannick Jadot s’adresse à la salle depuis son pupitre. « Je remercie les Français qui m’ont fait confiance », dit-il. Il assure : « nous avons porté avec force un projet qui face aux enjeux du climat, de la justice sociale et de la démocratie« .
Le candidat écologiste a donné ses consignes pour le second tour. « L’écologie ne peut pas absente du quinquennat », explique-t-il. Il ajoute : « sans ambiguïté, j’appelle les électrices et les électeurs écologistes à faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron le 24 avril prochain. Car l’écologie c’est la République« .
La défaite de l’écologie
4,6% des voix. C’est mieux que Dominique Voynet (3,3% en 1995), que Antoine Waechter (3,8% en 1988) ou encore que Brice Lalonde (3,9% en 1981). Mais ce résultat ne dépasse par le record pour le parti écologiste de Noël Mamère de 5,2% en 2002. Malgré l’urgence climatique, les candidats écologistes ne parviennent pas à rassembler.
« Je suis triste. C’est une immense déception. Le vote utile n’a pas rendu service à l’écologie », regrette Juliette, militante venue assister aux résultats à la Bellevilloise. Elle ajoute : « l’écologie sera absente des débats au second tour. C’est une défaite totale. Jean-Luc Mélenchon n’est pas non plus au second tour », s’époumone-t-elle. « Le monde brûle et l’écologie est balayée, dans un pays comme la France », regrette-t-elle.
Yannick Jadot interpelle le président sortant, Emmanuel Macron. « Notre vote ne vaut pas caution de sa responsabilité dans la fracturation du pays à force d’inaction climatique et de mépris démocratique ». Il appelle ses militants à continuer « la lutte » et à être au rendez-vous aux prochaines législatives.