Le candidat écologiste Yannick Jadot a réitéré ce mercredi ses accusations de « complicité de crimes de guerre » contre TotalEnergies qui maintient ses activités en Russie. Il a proposé d’en débattre avec le PDG Patrick Pouyanné. Ce dernier a répondu en taclant le candidat à la présidentielle.
Le candidat à la présidentielle Yannick Jadot estime que Total doit quitter la Russie. Il avait interpellé Total le 5 mars dernier à Paris. Pour lui le groupe fait partie des « profiteurs de guerre ». Il a de nouveau critiqué Total qui est, selon lui, coupable de « complicité de crimes de guerre ». De lourdes accusations que le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a dénoncé ce mercredi sur RTL. « Il insulte le groupe », a-t-il dit.
Une insulte « gravissime » pour Total
Interrogé sur les accusations régulièrement portées par Yannick Jadot contre TotalEnergies, Patrick Pouyanné s’est dit mercredi sur RTL « en colère ». « Quand M. Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c’est gravissime, c’est une insulte, (…) c’est pas acceptable », a-t-il réagi.
« M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j’observe c’est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s’occuper de sa campagne et d’arrêter de nous insulter », a-t-il ajouté.
La réponse de Yannick Jadot
Quelques heures plus tard, Yannick Jadot tweete en forme de réponse : « TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l’essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice !« , écrit-il.
« J’appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi », peut-on lire sur le tweet. Sur RTL, le patron du géant pétrolier s’est défendu de toute inhumanité. « Est-ce que vous pensez que nous ne sommes pas des êtres humains et que nous ne réfléchissons pas tous les jours ? », a-t-il interrogé en évoquant l’exemple de « deux soldats ukrainiens employés de TotalEnergies » qui sont « deux héros dans l’entreprise aujourd’hui ».
Total défend une situation complexe
Patrick Pouyanné a aussi fait valoir la complexité de la situation face à ceux qui appellent à un retrait de Russie. « Vous voulez que je lâche tout ? Que j’arrête d’amener le gaz russe aux Européens qui en ont besoin, alors que les gouvernements européens nous disent de continuer puisqu’ils ne veulent pas le (le gaz, NDLR) sanctionner ? », a-t-il interrogé.
Il explique ainsi ce refus supposé de sanctions par le fait que « sans le gaz russe on arrête une partie de l’économie européenne ». À cela, Yannick Jadot a également répondu ce mercredi depuis son QG de campagne. « J’ai bien entendu Monsieur Pouyanné dire que nous pouvions pas nous passer du gaz russe. Ce n’est pas à Monsieur Pouyanné de dire ce que doit être la politique énergétique de la France », a-t-il déclaré.
« Le groupe Total ne peut pas s’exonérer de sa responsabilité. Total est un grand groupe mais discrédite la France », a déclaré Yannick Jadot. « J’accuse le président Macron de complaisance sur la question. C’est sa responsabilité première, de retirer Total de Russie », a-t-il ajouté.