Le recours aux plateformes de financement participatif se démocratise en France. Par ce biais, les Français peuvent choisir en un clic de soutenir des projets qui leur tiennent à cœur. Le crowdfunding représente une manne conséquente et permet de collecter chaque année plusieurs centaines de millions d’euros.
Pot, cagnotte, ou appel à soutien pour un projet d’envergure, le crowdfunding a le vent en poupe en France. Projet artistique, journalistique, humanitaire, entrepreneurial ou même immobilier, aujourd’hui il n’y a pas un secteur qui n’y a pas recours. Le concept est simple : les porteurs de projets présentent leur idée aux internautes via des pages dédiées. Pour cela, il n’y a pas forcément besoin d’ouvrir un compte en ligne. S’ils choisissent de participer, les contributeurs le font souvent pour recevoir une contrepartie – plus ou moins – conséquente. Très souvent, plus les contreparties sont alléchantes, plus la campagne de financement a de chance d’aboutir, atteignant parfois des sommes colossales. C’est notamment le cas pour les projets soutenus par des partenaires commerciaux, ou médiatisés.
Grâce au crowdfunding, le financement participatif s’est bien adapté à l’ère du numérique. Participer à ce type d’initiative est un geste courant. Selon le baromètre du crowdfunding, 402 millions d’euros ont été récoltés en France dans le cadre du crowdfunding en 2018. C’est plus de trois fois plus qu’en 2015, année à laquelle 167 millions d’euros avaient été collectés. Pour les projets soutenus par des particuliers, la contribution moyenne s’élève à 58€, ou 91€ dans les meilleurs cas. Dans certains cas, ce type de somme ne suffit pas. Cela vaut notamment pour les projets qui ont besoin de beaucoup plus de fonds. Ainsi, de contributeurs, les participants deviennent de véritables investisseurs.
Le crowdfunding finance également les entreprises
Les entreprises ont elles aussi tendance à avoir recours au financement participatif. En 2018, 689 millions d’euros ont été récoltés pour financer des start-up, mais surtout des TPE/PME. Les fonds de prêts, issus notamment du monde de la banque en ligne, sont des acteurs majeurs de la finance alternative. Autre donnée du baromètre, le financement des entreprises peut également passer par l’affacturage. Ce mode de financement est particulièrement pratique pour les entreprises qui ont des besoins de trésorerie. Dans ce cas, l’entreprise vend ses factures à un organisme tiers.Ce dernier gère également les relations client de l’entreprise, et vérifie leur solvabilité. En somme, l’affacturage s’apparente à un prêt professionnel à court terme.
Le crowdfunding vient également souvent en renforts aux acteurs de l’économie sociale et solidaire. L’an dernier, 28 millions d’euros ont permis de financer ce type de projets. 52% des initiatives de ce secteur concernent l’humanitaire et le solidaire. Peut-être plus étonnant, 24% des projets financés sont liés au monde du sport. Dans le secteur culturel, 36% de projets financés appartiennent à l’univers audiovisuel et de la musique. Le journalisme et l’édition sont également fréquemment soutenus par des contributeurs. En revanche, le secteur agricole n’a pas encore l’habitude de recourir au financement participatif. En 2018, seuls 2% des projets de crowdfunding venaient de ce secteur. Visiblement, le financement participatif n’est pas encore dans le pré.
Auteur : Chaymaa Deb, journaliste du webzine Natura-sciences.com