Pour beaucoup d’enfants, Halloween fait rimer courges avec photophores de l’horreur. Les cuisiniers préfèrent en faire de bons petits plats. Citrouilles, potimarrons et autres courges spaghetti sont des légumes de saison parfaits pour des plats d’automne. Mais tous ne sont pas sans danger. L’Anses alerte sur le fait que certaines courges peuvent être très toxiques. Alors, attention !
Couper la queue, creuser des yeux triangulaires et une bouche édentée, et voilà une magnifique courge-photophore affreuse pour Halloween. Cette tradition venue tout droit des États-Unis en ferait presque oublier que les courges sont succulentes à déguster à l’automne. Mais ce n’est pas le cas de toutes ! L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) rappelle que certaines d’entre elles sont impropres à la consommation car très toxiques. Il s’agit des courges amères. Il faut également savoir que toutes les courges ne se mangent pas. Qu’elles soient crues ou cuites, cela ne change rien.
54% des courges amères proviennent du potager familial
Premier conseil : ne pas manger les courges qui poussent spontanément dans le jardin. Dans 54% des cas, la courge amère provient d’un potager familial.« Certaines courges alimentaires cultivées dans le potager familial deviennent impropres à la consommation à la suite d’hybridations sauvages » déclare l’Anses. La note indique également que « ce phénomène se produit lorsque cohabitent des variétés amères et des variétés comestibles, dans un même potager ou dans des potagers voisins, et que les graines sont récoltées et semées d’année en année ». La vigilance est d’autant plus importante que les « courges non comestibles qui résultent de cette hybridation ont strictement la même apparence que les courges comestibles ».
Certaines variétés sont exclusivement ornementales. C’est le cas par exemple des coloquintes : très esthétiques avec leurs couleurs bigarrées, mais immangeables ! Concernant cette variété il faut redoubler de vigilance car l’Anses indique que les coloquintes sont vendues au rayon fruits et légumes, avec les courges comestibles. En cas d’empoisonnement grave, qui causerait une perte de connaissance ou des saignements, appelez le 15 sans tarder. Si cela est possible, tentez d’identifier la courge qui est à l’origine de l’intoxication.
Diarrhées et pertes de cheveux laissent un goût amer
Cependant, les courges comestibles peuvent également devenir amères. Pour les reconnaître, il n’y a pas d’autre choix que d’en goûter un petit morceau avant de la cuisiner. S’il est amer, alors la courge sera parfaite pour jouer son rôle d’épouvante, mais absolument pas pour finir en gratin. L’Anses rappelle qu’une courge comestible a un goût neutre, ou légèrement sucré. Ce goût amer qui témoigne de la toxicité d’une courge est causé par la présence de cucurbitacines. Ces substances sont très irritantes, et engendrent des désagréments assez douloureux. Ainsi, après l’ingestion d’une courge amère peuvent survenir vomissements, diarrhées sanglantes, vertiges et autres palpitations. Une salivation abondante peut également être causée par les légumes impropres à la consommation.
Les Centres antipoison se veulent tout de même rassurants. Les risques encourus en cas d’ingestion d’une courge amère ne sont pas mortels. Une Américaine avait même perdu ses cheveux après avoir consommé une courge toxique. A-t-elle ensuite porté une perruque de Morticia Adams ? L’histoire ne le dit pas. Pour éviter ce type de mésaventures, il est conseillé de ne pas manger une courge qui a été conservée trop longtemps. De plus, il faudrait idéalement éviter de replanter d’une année sur l’autre les graines des récoltes précédentes. En fait, la contamination des courges alimentaires est due au fait qu’elles poussent près de courges ornementales.
Auteur : Chaymaa Deb, journaliste du magazine Natura-sciences.com