L’association de défense animale L214 souhaite interpeller les candidats à la présidentielle sur l’élevage intensif et la pêche industrielle. La publication de ces enquêtes se fait en amont de l’ouverture du Salon de l’Agriculture le samedi 26 février.
Dès aujourd’hui, l’association L214 publie une enquête vidéo chaque jour, jusqu’au samedi 26 février, date d’ouverture du Salon de l’Agriculture. Ces cinq enquêtes, réalisées au cours de ces derniers mois, dévoilent les conditions d’élevage de certains animaux en France. À moins de 55 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’association souhaite interpeller les candidats de tous les partis sur l’élevage intensif et la pêche industrielle.
Cinq jours, cinq enquêtes
Une page dédiée sur le site de L214 a été créée spécialement pour leur diffusion. Chaque enquête expose une problématique liée à l’élevage intensif, commentée par des experts ou militants du bien-être animal au quotidien. La première dévoilée mardi 22 février présentera un élevage de poulets de la marque Le Gaulois situé dans la Sarthe. La seconde dévoilée ce mercredi expose des images de pêche tournées sur un chalutier français du Calvados.
Ce jeudi, L214 dévoilera son enquête sur une salle industrielle de gavage du Sud-Ouest, dans le Gers. Vendredi, l’association dénoncera les conséquences d’un élevage intensif de cochons des Côtes-d’Armor, à proximité d’un affluent du Gouessant. Là-bas, la plage de La Granville reste fermée depuis plus de 7 mois à cause de la dangerosité des algues vertes. Enfin, la cinquième enquête (samedi 26 février) dénoncera les conditions de l’un des plus grands élevages de lapins situé en Bretagne.
L214 veut alerter sur les conditions d’élevage en France
L’ouverture du Salon de l’Agriculture marque l’occasion, pour L214, de communiquer sur l’ urgence » de l’élevage intensif et ses « conséquences désastreuses (…) pour les animaux, les éleveurs, les employés du secteur agroalimentaire, l’environnement et la santé publique ». Il est organisé, cette année, du samedi 26 février au dimanche 6 mars.
L’évènement, qui rassemble environ 1.000 exposants chaque année, constitue une période de choix pour se mobiliser. « On donne une vitrine de l’agriculture qui ne correspond pas à la réalité, soutient Samuel Airaud, chargé d’affaires publiques pour L214. Il n’y a pratiquement plus d’animaux dans les campagnes. Nous ne trouvons plus que des bâtiments d’élevage ». Selon lui, 1 milliard d’animaux terrestres sont abattus au sein de systèmes intensifs chaque année. Cela représente « 8 animaux sur 10 en France », comme le souligne un communiqué de L214.
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Interroger les candidats sur leurs positionnements
Pour interpeller chaque candidat sur ses positions concernant la condition animale, L214 a mis en ligne une plateforme via l’Observatoire Politique & animaux. Les internautes peuvent y envoyer un message aux candidats. via Facebook, Twitter ou à transférer directement aux équipes de campagne. L’association les invite à communiquer leurs attentes ou à interroger les candidats sur leurs engagements. Au total, 85 % de Français seraient favorables à l’interdiction de l’élevage intensif selon un sondage IFOP pour 30 Millions d’Amis de janvier 2022.
En plus de ces enquêtes, L214 a mis en ligne une pétition, demandant aux candidats à la présidentielle de s’engager « clairement » sur différents points de l’élevage en France. Parmi les mesures évoquées, l’association demande l’instauration d’un moratoire immédiat sur l’élevage intensif. L214 exige aussi la fin de la pêche industrielle et de la pisciculture intensive sous dix ans.
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Enfin, la pétition met en avant la démocratisation de la consommation végétale. « Il est question de réduire de moitié la production de protéines animales sur cinq ans, notamment dans la restauration collective, appuie Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de l’association L214. La France compte parmi les pays où la consommation de produits d’origine animale est la plus élevée, presque autant qu’aux États-Unis. » En juin 2021, l’Agreste témoigne d’une consommation moyenne de viande de 84,5 kg par habitant en 2020, alors qu’un rapport de l’OCDE distingue une moyenne de 98 kg par habitant en Amérique du Nord, entre 2018 et 2020.