Selon le bilan présenté mercredi par Météo France, les températures de l’année 2021 sont proches des normales saisonnières. La France n’a connu cette année qu’un réchauffement de 0,2°C par rapport aux normales de saison. Un répit en trompe-l’oeuil après une année 2020 marquée par un record de chaleur.
Petite année de répit pour la France. Après plusieurs années très chaudes, l’Hexagone a connu une année 2021 proche des normales saisonnières. Selon le bilan provisoire présenté mercredi par Météo France, cela ne représente cependant qu’une pause dans la tendance au réchauffement que connaît le pays.
2020 avait en effet signé un record. L’année passée a été enregistrée comme la plus chaude jamais enregistrée en France. Le pays avait alors connu une hausse moyenne de 2°C de ses températures. « C’est d’ailleurs l’année la plus chaude dans le monde, ex aequo avec 2016, selon les données européennes », précise Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. Selon lui, « nous sommes dans une tendance de changement climatique, avec une très nette augmentation des températures par rapport à l’ère pré-industrielle ».
Proche de la normale, mais toujours bien chaud
2021 devrait se terminer avec une hausse de températures de 0,2°C par rapport aux normales. Elle serait donc la 21ème année la plus chaude depuis 1900. « On a tout de même une tendance très nette au changement climatique et au réchauffement. Les dernières années ont plutôt tendance à être dans le rouge. Cette année sera un peu moins rouge que les années précédentes, mais on termine tout de même au-dessus des normales saisonnières », explique le climatologue.
Tout au long de l’année écoulée, la France a connu une forte variabilité de ses températures en fonction des mois. « En moyennant tout ça, on arrive à cette anomalie de plus 0,2°C. Les mois de février, juin et septembre ont été extrêmement chauds par rapport à la normale. Plus de 2°C au-dessus des normales. A contrario nous avons eu des mois un peu frais en mai, août ou novembre », précise Matthieu Sorel. Ce phénomène a pu se refléter sur l’ensemble du pays.
Une année marquée par la Niña
Au niveau mondial, 2021 a été marqué par le phénomène de la Niña. « Il s’agit d’un phénomène océanique, au niveau du Pacifique équatorial, caractérisé par une anomalie de températures froides au niveau de l’océan. Et à contrario une anomalie de températures chaudes du côté de l’Indonésie », explique Matthieu Sorel. Ce phénomène a toute son importance puisqu’il a des répercussions mondiales. La Niña a des conséquences sur les précipitations ou les températures, plus ou moins intenses selon les régions.
Lire aussi : Le retour de La Niña ne renverse pas la tendance au réchauffement climatique
Généralement, les années durant lesquelles se manifeste la Niña sont caractérisées par des températures plus faibles au niveau mondial. « 2021 va tout de même sûrement être dans le top 10 des années les plus chaudes », souligne le climatologue. Pour lui, « il y a même de fortes chances pour que 2021 termine probablement au cinquième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle mondiale ». Des prévisions qui restent tout de même à confirmer début janvier avec les données européennes. Le secrétaire général de l’organisation météorologique mondiale met tout de même en garde. Le 30 novembre dernier, il avait indiqué que ce répit serait de courte durée. Pour Matthieu Sorel, « le bilan 2021 n’inverse en rien la tendance de réchauffement à long terme, et ne réduit pas non plus l’urgence de l’action climatique ».
Ouns Hamdi