Le service Copernicus de l'Union européenne sur le changement climatique révèle que les concentrations atmosphériques en méthane et dioxyde de carbone ont atteint de nouveaux records en 2022 malgré l’urgence climatique.
Le dernier rapport du GIEC a été très clair : il exhorte le monde à agir dès maintenant pour inverser la courbe mondiale des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, malgré l’urgence climatique, les concentrations atmosphériques des deux gaz à effet de serre les plus suivis - le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) - ont continué leur progression en 2022, selon le bilan climatique 2022 du service Copernicus de l'Union européenne sur le changement climatique dévoilé ce mardi 10 janvier.
En 2022, la concentration atmosphérique moyenne annuelle en dioxyde de carbone a atteint un nouveau record : environ 417 ppm pour le dioxyde de carbone et 1894 ppb pour le méthane. Les concentrations atteignent "les niveaux les plus élevés depuis plus de 2 millions d'années pour le dioxyde de carbone et plus de 800.000 ans pour le méthane", alerte Copernicus. Autrement dit, le méthane pèse désormais pour 0,000001894% des gaz de l'atmosphère, le CO2 pour 0,0417%. La concentration atmosphérique de CO2 a donc augmenté de 50% par rapport à l'ère préindustrielle (278 ppm), celle de méthane de 162% (722 ppm).
"Les changements de concentration sont le résultat de facteurs humains et naturels, explique Vincent-Henri Peuch, directeur du service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus. Nos efforts continus vers une capacité de soutien à la vérification opérationnelle des émissions de CO2 et de CH4 fourniront des outils extrêmement utiles pour évaluer plus précisément l'efficacité des mesures d'atténuation du changement climatique."
Une concentration record de méthane
En 2020 et 2021, le monde a connu deux augmentations records de la concentration atmosphérique de méthane : d’abord +15 ppb, puis +18 ppb. Pour 2022, Copernicus mesure une hausse de + 12 ppb. L’augmentation est certes inférieure aux derniers records, mais reste toujours "supérieure à la moyenne", souligne Copernicus.
Une étude parue récemment dans la revue Nature explique cette hausse record par des conditions plus humides et plus chaudes dans certaines régions, et la baisse des émissions d'oxyde d'azote (NOx). Car ironiquement, moins de NOx, c'est moins de radicaux hydroxyles, principaux responsables de l’élimination du méthane dans l’atmosphère.
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