Au cours d'une audition devant des parlementaires, Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, a évoqué des problèmes de corrosion sur certains réacteurs nucléaires. Le problème porterait en particulier sur des modèles plus récents.
Douze réacteurs nucléaires sur les 56 en exploitation en France portent des traces de corrosion. C'est ce qu'a affirmé ce mardi, Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lors d'une audition devant des parlementaires. Celles-ci affectent en particulier des réacteurs récents. Cette corrosion, appelée "sous contrainte", se traduit par de petites fissures.
Ces problèmes de corrosion apparaissent au niveau des soudures des coudes des tuyauteries d'injection de sécurité. Celles-ci permettent de refroidir le réacteur en cas d'accident. En cas de dysfonctionnement, l'avarie peut s'avérer dangereuse car ces tuyaux sont liés au circuit principal.
"À ce stade, au titre de la corrosion sous contrainte, EDF a procédé à la mise à l'arrêt ou à la prolongation d'arrêts programmés de douze réacteurs pour expertise approfondie et le cas échéant réparation", a souligné Bernard Doroszczuk. Toutefois, les réacteurs nucléaires de 900 MW, qui sont les plus anciens et les plus nombreux du parc français, sont peu concernés par le phénomène de corrosion.
Corrosion dans les quatre réacteurs nucléaires les plus récents
Dans le détail, la corrosion concerne trois types de réacteurs. Il s'agit de l'ensemble des réacteurs les plus récents d'une puissance de 1.450 MW chacun. Ils sont au nombre de quatre, 2 à Chooz et 2 à Civaux, mis en service en 2000 et 2002. Il faut ajouter 5 des 20 réacteurs de 1.300 MW, mais seulement trois des 32 réacteurs de 900 MW. "À ce stade, les réacteurs [...] de Civaux et de Chooz, sont les plus affectés et sont plus affectés que les réacteurs du palier 1.300 MW", a indiqué Bernard Doroszczuk.
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Les analyses "semblent à ce stade privilégier une cause prépondérante, qui est liée à la géométrie des lignes des tuyauteries", a-t-il poursuivi. En effet, les réacteurs anciens, construits selon la méthode héritée du groupe américain Westinghouse, ne présentent pas de corrosion. Le phénomène touche les modèles suivants, à la conception "francisée".
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