
Les espèces vivant dans les océans risquent d’être décimées d’ici 2300. C’est le risque encouru sans réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une catastrophe qui serait comparable à l’extinction de masse du Permien, survenue il y a environ 250 millions d’années selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.
Mais les chercheurs insistent. Limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle permettrait d’éviter ce scénario catastrophe. Ces derniers ont utilisé des modèles analysant le lien entre le réchauffement climatique, la baisse des quantités d’oxygène dans l’eau en résultant, et les quantités d’O2 nécessaires pour la survie des espèces. Particulièrement compliquées à étudier, de telles projections des risques d’extinction dans les océans avaient jusqu’ici été très peu formulées.
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Un avenir sombre pour les espèces polaires
L’extension de masse du Permien avait réduit la biodiversité marine à son strict minimum. Cet évènement aurait entraîné la perte de « jusqu’à 96% de toutes les espèces marines et de 70% des espèces terrestres », comme le précise un ancien numéro de Science. Un phénomène dû à l’effet combiné d’une hausse des températures et d’un déclin de l’oxygène dans les océans.
Selon l’étude il s’agit de la trajectoire vers laquelle le monde se dirige. Avec ce scénario, les océans tropicaux perdraient le plus d’espèces. De nombreuses espèces de ces zones migreraient vers d’autres régions pour survivre. Les espèces polaires disparaîtraient massivement, n’ayant aucun endroit où se réfugier.
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Les objectifs de l’Accord de Paris « hors de portée »
Source d’espoir, un scénario limitant le réchauffement à 2°C permettrait lui de « réduire la gravité des extinctions de 70%, évitant une extinction de masse », selon l’étude. L’Accord de Paris fixe l’objectif de contenir le réchauffement de la planète « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré-ndustriels » et si possible à +1,5°C.
Mais les experts du climat de l’ONU jugent que cet objectif est « hors de portée » avec les engagements internationaux actuels. « Les extinctions marines n’ont pas progressé autant que celles sur Terre, ont toutefois écrit des scientifiques dans un article de commentaire accompagnant l’étude. Notre société a le temps de renverser la vapeur en faveur de la vie dans les océans ». Ces derniers ont ajouté que l’avenir des espèces et de la planète sera « déterminé par les choix de la société ».