Le 28 novembre, la Commission européenne révélait l’interception dans 21 pays de l’Union européenne , dont la France, de milliers de produits illégaux. Ces produits ? Des assiettes, bols, mugs, vendus comme étant à base de bambou, souvent utilisés pour l’alimentation des enfants. En réalité, ces ustensiles présentés comme écologiques entraînent un risque pour la santé des utilisateurs.

Pour remplacer certains plastiques à usage alimentaire, les industriels mettent de plus en plus en avant les articles en bambou. Présentés comme étant écologiques, ces ustensiles s’avèrent pourtant également nocifs. Selon la Commission Européenne, ces objets sont en réalité constitués de plastique mélangé à du bambou. Le contact de ces produits avec des aliments entraîne une dégradation accélérée du plastique. Cela entraîne aussi la migration de formaldéhyde (substance cancérogène avérée) et de mélamine (cancérigène possible) dans les aliments, parfois au-delà des niveaux de sécurité. Par exemple, des tasses à café en fibres de bambou fabriquées en Chine présentaient une migration de formaldéhyde 25 fois supérieure à leur niveau maximal autorisé et 3,5 fois en ce qui concerne la mélamine, relève l'ONG Foodwatch.
Jean-Baptiste Fini est biologiste, spécialiste des perturbateurs endocriniens au sein du laboratoire Physiologie moléculaire et adaptation, au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Il explique : “Ces assiettes, bols ou autres ustensiles sont faits en bambous réduits en poudre ou fibre et recollés par la suite. Le formaldéhyde et la mélamine, en gros, c’est ce qui va permettre la conservation du bambou. Ça évite aussi qu’il ne pourrisse. On en retrouve dans tout ce qui est bois non brut, dans les meubles Ikea… Et même dans certaines peintures”.
Des risques pour la santé avérés
Selon Kako Naït Ali, docteure ingénieure en chimie des matériaux et experte des matériaux polymères chez EDF, “cette vaisselle, au contact avec un aliment chaud, va libérer du formaldéhyde et de la mélamine sur la nourriture”. Néanmoins, elle rappelle que seul l’usage régulier de ces objets est problématique. Une observation confirmée par Jean-Baptiste Fini : “À petite dose c’est micro-toxique, mais avec un usage quotidien ça devient problématique, explique le biologiste. C’est comme la cigarette. Ce n’est pas en en consommant une qu’on va avoir un cancer ; c’est avec un usage répété. Il y a aussi un effet retard : un ancien fumeur peut tomber malade après avoir arrêté. C'est pareil avec l’usage de vaisselle contenant des substances cancérogènes."
Lire aussi : Des PFAS toxiques à gogo dans les emballages et la vaisselle jetable
En plus de potentiels cancers, la mélamine peut affecter les voies urinaires ou les reins. C'est en tout cas...
La suite de cet article est réservée à nos abonnés
Abonnez-vous pour accéder à l'ensemble de nos contenus et prendre part à la construction d'une société résiliente face à la crise écologique et climatique.
Ou, connectez-vous à votre compte