Du 20 octobre au 7 janvier, l’Antarctique, terre de sciences et de paix, s’expose à l’Ambassade d’Australie. Un événement organisé à l’occasion du 30e anniversaire du Protocole de Madrid, et qui revient sur la place particulière de l’Australie sur le continent blanc.
Le 4 octobre 1991 était signé le Protocole au Traité sur l’Antarctique. Un document plus connu sous le nom de protocole de Madrid, ville où il a été signé. Ratifié en 1998, il réunit désormais une trentaine d’États. Tous s’engagent à considérer l’Antarctique comme réserve naturelle, terre de paix et de sciences. Ce protocole interdit donc les activités relatives aux ressources minérales autres que celles menées à des fins scientifiques. Pour protéger ce continent blanc, toute activité doit faire l’objet d’une évaluation d’impact.
Pour célébrer les 30 ans de cette décision, l’Ambassade d’Australie organise son exposition Antarctique: terre de sciences et de paix. L’occasion de revenir sur des années d’explorations au pôle Sud. Cette exposition propose aux visiteurs de redécouvrir l’histoire de ce continent. Des premières explorations, à aujourd’hui, en passant par la décision de protéger cette Terre, les photos présentées embarquent les visiteurs dans cette aventure.
Le temps des premières explorations
De par sa localisation, l’Australie profite d’un positionnement privilégié pour explorer ces terres glacées. Ainsi, depuis 1936, le Territoire antarctique australien -partie du continent revendiquée par l’Australie – représente 42% de ce continent. Le pays est, depuis la fin du XIXe siècle, un point de départ idéal pour les explorations. Si dans un premier temps, la chasse à la baleine et le commerce ont été privilégiés dans la région, c’est finalement l’exploration scientifique qui s’est imposée. En 1886 est créé le Comité australien d’exploitation de l’Antarctique. L’objectif consiste à étudier les possibilités d’y établir des stations de recherche. Au début du XXe siècle, l’Australie prend alors part à plusieurs expéditions étrangères, en les finançant ou en envoyant des scientifiques. Elles ont été déterminantes pour enrichir les connaissances sur des sujets aussi divers que le magnétisme, la géologie, la biologie, ou la météorologie.
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Cette tradition scientifique perdure au fil des années. En 1991, à l’initiative de la France et de l’Australie, est signé le Protocole au Traité sur l’Antarctique. Les premiers ministres des deux pays de l’époque, Bob Hawke et Michel Rocard, considéraient que l’exploitation minière était incompatible avec la protection du continent. C’est ainsi qu’est né le protocole de Madrid, renforçant la protection et la gestion de l’environnement en Antarctique. A celui-ci s’ajoutent six annexes pour réguler l’élimination et la gestion des déchets, la prévention de la pollution marine, la responsabilité pour les dommages causés à l’environnement, les évaluations d’impact, la conservation de la faune et de la flore, ainsi que la gestion des zones protégées.
Étudier, protéger, sensibiliser
L’exposition permet aux visiteurs de découvrir les programmes scientifiques australiens en Antarctique. Ces derniers ont plusieurs objectifs. Ils étudient entre autres la biodiversité, les répercussions de l’activité humaine, ainsi que les effets du changement climatique sur les écosystèmes. Grâce à leur découvertes et à leurs observations à long terme, ils contribuent à l’élaboration d’une science plus riche, à même de sensibiliser le grand public.
Ces programmes permettent également d’analyser et de surveiller la banquise. Ces suivis aident aux prédictions météorologiques et aux projections climatiques. La fonte de la calotte glaciaire est l’un des éléments les plus surveillés. Pour cause, elle recouvre 95% de l’Antarctique. Sa perte de volume entraîne donc une élévation du niveau des mers, qui aura des conséquences sur toute la planète.
Grâce à leurs recherches, les chercheurs sont également capables d’étudier l’histoire du climat. Un voyage dans le temps rendu possible grâce aux bulles d’air et traces chimiques restées piégées dans la glace. Une équipe australienne se lance d’ailleurs actuellement dans un projet de forage à près de 3.000 mètres de profondeur. Celui-ci ambitionne de dévoiler des données sur le climat de la Terre remontant à 1,5 million d’années.
Ouns Hamdi