Enfin! Initialement prévue pour le 1er janvier 2016, et reportée une première fois en mars 2016, l’interdiction des sacs plastiques de caisse à usage unique, qu’ils soient gratuits ou payants, entre finalement en application aujourd’hui, vendredi 1er juillet. Tous les commerces sont concernés, aussi bien les supermarchés que les marchés en plein air ou les commerces de proximité.
On n’y croyait plus. L’article 75 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoyait l’interdiction des sacs plastiques à usage unique aux caisses au 1er janvier 2016. Celle-ci entre finalement en vigueur ce vendredi 1er juillet 2016, conformément au Décret n°2016-379 du 30 mars 2016. A partir de ce jour, plus aucun commerçant n’est autorisé à écouler ses stocks!Les sacs plastiques à usage unique pour l’emballage des autres marchandises en rayon (fruits et légumes, viande…) seront quant à eux interdits au 1er janvier 2017.
Quels nouveaux sacs en caisses?
Le décret tranche : un sac usage unique est un sac ayant une épaisseur inférieure à 50 micromètres (µm), soit 0,05 millimètres, sans considération de volume. Quelle que soit la matière utilisée, qu’ils soient biodégradables ou non, biosourcés (à base de matière végétale) ou non.
Dès lors, un sac réutilisable est un sac de plus de 50 µm d’épaisseur, quelle qu’en soit la matière constitutive. Les seuls sacs proposés en caisses depuis le 1er juillet 2016 peuvent donc être en plastique (si l’épaisseur est supérieure à 50 µm), en coton, en papier ou en tissu. Sont aussi autorisés les sacs compostables constitués de matières biosourcées , à condition d’avoir aussi une épaisseur supérieure à 50 µm.
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A partir du 1er janvier 2017, l’interdiction sera étendue à l’ensemble des autres sacs en plastique à usage unique. Dans ce cas, ils ne pourront être remplacés que par des « sacs compostables en compostage domestique et constitués de matières biosourcées ». Le décret prévoit une augmentation graduelle de la teneur biosourcée minimale pour ces sacs à usage unique : 30 % au 1er janvier 2017, 40 % en 2018, 50 % en 2020 et 60 % en 2025.
Et si cela ne changeait finalement rien?
Le Club Bio-plastiques regrette que les sacs en bio-plastiques ne bénéficient pas d’une dérogation pour être proposés en caisses à des épaisseurs inférieures à 50 µm « Nous regrettons que la définition du sac plastique à usage unique ne précise aucun litrage limite autorisé en complément de l’épaisseur, réagit Christophe Doukhi-de Boissoudy, président du Club Bio-plastiques. Il faudra donc malheureusement s’attendre à des contournements de la loi à travers la simple augmentation de l’épaisseur des sacs plastiques non biodégradables actuellement mis à disposition des consommateurs ».
Serge Orru, ex-directeur général de WWF France et co-acteur du Grenelle de l’environnement, dans une tribune parue sur le NouvelObs va plus loin, « Nous risquons désormais de voir fleurir dans nos campagnes, nos fleuves et nos mers les mêmes sacs plastiques, mais, cette fois, encore plus épais, encore plus polluants et surtout, ni biodégradables ni compostables ! ».
Aux caisses des supermarchés, changeons donc de comportement! Pour avoir une empreinte écologique moindre, le sac réutilisable ne doit pas être utilisé de la même façon qu’un sac à usage unique. Si un sac en plastique épais est utilisé une seule fois et jeté, voilà le gâchis! Il doit être conservé et réutilisé plusieurs fois pour mener à des économies de matières et de réduire la pollution. Le sac en papier, moins résistant, n’est pas la solution la plus écologique, à cause de son empreinte eau. Finalement, la meilleure solution semblerait être les sacs réutilisables en tissus. Considérés comme de « vrais » sacs par les consommateurs, ils peuvent être utilisés bien plus longtemps, à toutes les courses et pendant plusieurs années !
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com