Ce dimanche 24 avril, Emmanuel Macron a été élu président de la République pour la deuxième fois (58,54%). Marine Le Pen quant à elle obtient le plus grand score de l’histoire de son parti (41,46%). Pendant deux semaines, une partie de la gauche a appelé à faire barrage à l’extrême droite, même à contrecœur. Aujourd’hui les regards se portent vers les législatives pour s’afficher en contre-pouvoir.
Emmanuel Macron rempile pour un second mandat après sa victoire à la présidentielle ce dimanche soir. C’est la première fois qu’on président enchaîne un deuxième mandat consécutif hors période de cohabitation. Il glane 58,54% des voix devant Marine Le Pen avec 41,46% des voix. La candidate d’extrême droite réalise le meilleur score de l’histoire de son parti. En 1974, Jean-Marie Le Pen se présente pour la première sous l’étiquette du Front national. Il obtient alors 0,75% des suffrages.
Après deux semaines à donner des indications de votes à ses électeurs, la gauche cherche désormais un second souffle. Les législatives en juin prochain s’affichent comme un troisième tour salvateur pour les responsables politiques.
Le pire à la trappe
Pour l’ex-candidat d’Europe Écologie Les Verts à la présidentielle Yannick Jadot, « le pire » est « évité », a-t-il tweeté en réaction à la défaite de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. « Mais le pays est plus divisé que jamais », a ajouté l’écologiste. Yannick Jadot a également remercié « toutes celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême droite ». Pour lui, le combat continue. « Aux législatives, construisons le meilleur : l’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire », a-t-il enfin écrit souhaitant désormais se concentrer sur l’entrée en juin prochain de députés écologistes à l’Assemblée nationale.
Dans un communiqué de presse, le secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, a appelé « toutes les forces de gauche et écologistes à se rassembler ». Le parti souhaite « esquisser une majorité alternative » à ces élections législatives. Concernant la victoire du président sortant « réélu par défaut », celui-ci « devra gouverner en changeant sa méthode brusque et jupitérienne » et « entendre le vote de colère de celles et ceux qui sont broyé.es ou ignoré.es par la société », ont-ils assuré.
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Le début d’un troisième tour
Le leader de La France insoumise s’est également exprimé. « Les urnes ont tranché. Marine Le Pen est battue. La France a refusé clairement de lui confier son avenir« . Il ajoute : c’est une très bonne nouvelle pour l’unité de notre peuple, Emmanuel Macron est le président le plus mal élu de la Ve République ». « Sa monarchie présidentielle survit par défaut et sous la contrainte d’un choix biaisé », a-t-il dit.
Il s’est ensuite projeté sur les élections législatives :« le troisième tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin commencent les législatives. Vous pouvez battre Emmanuel Macron. Un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de députés de L’Union populaire qui doit s’élargir. Le bloc populaire est le tiers état qui peut tout changer. Le 12 et 19 juin, en vous appelant à m’élire comme Premier ministre, je vous invite à faire vivre un nouvel avenir en commun pour notre peuple ».
L’appel à un accord global
Face à la réélection du président Emmanuel Macron, le candidat communiste Fabien Roussel a quant à lui appelé dimanche soir à « un accord global » de la gauche pour les législatives. L’objectif : « éviter toute division » et aller « ensemble à la conquête d’une majorité de députés ». « Le président sortant remporte ce deuxième tour « aujourd’hui uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite », a estimé Fabien Roussel lors d’un discours depuis son QG. « Mais la bataille n’est pas achevée », a-t-il ajouté. Même si le résultat de l’élection présidentielle a permis d’« éviter le pire », « une lourde menace pèse sur notre démocratie », estime le candidat communiste. C’est pourquoi, « pour ces élections législatives, nous voulons tout faire pour être le plus unis possible autour d’un contrat de législature répondant aux aspirations des Français », a-t-il indiqué.
En « se rassemblant » Fabien Roussel estime que la gauche pourrait retrouver les« 11 millions d’électeurs » dispersés du premier tour. Pour cela, il appelle les autres forces de gauche à se fixer « ensemble l’objectif d’un accord global en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche et en allant ensemble à la conquête d’une majorité de députés partout ailleurs ». « Nous aurons besoin d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, d’une majorité connectée aux attentes populaires », a-t-il martelé.