Le président Emmanuel Macron a répondu à la lettre rédigée par les membres de la Convention Citoyenne, lundi 12 octobre. Il réaffirme sa volonté d’agir pour le changement climatique. Mathilde Imer, membre de la gouvernance de la Convention se veut optimiste.
La réponse d’Emmanuel Macron aux membres de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) fut rapide. Les 150 citoyens tirés au sort ont interpellé le président de la République pour qu’il réaffirme son soutien à leurs 149 propositions. Le chef de l’Etat déclare dans sa riposte : « la crise sanitaire que traverse notre pays n’a en rien affaibli ma volonté d’agir ni celle du gouvernement, car la crise climatique n’a pas disparu ».
Le 29 juin, lors de la présentation des initiatives dans le jardin de l’Elysée, Emmanuel Macron s’était engagé fin juin à reprendre 146 de leurs 149 propositions. Ces dernières visent à réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici l’horizon 2030. Désormais, Emmanuel Macron se défend. Selon lui, près d’une trentaine de ces propositions sont déjà totalement ou partiellement mises en oeuvre. Il cite certaines d’entre elles comme la sortie du fioul ou l’artificialisation des sols.
Un projet de loi présenté en décembre 2020
Dans cette même réponse, Emmanuel Macron écrit qu’un projet de loi, issu des travaux de la Convention, est en préparation. L’examen de ce texte est prévu en décembre. Le président ajoute qu’un tableau des avancées de la mise en œuvre des propositions sera mis en place très prochainement. Mais, il nuance ses propos et reconnaît que certaines des mesures rédigées par la CCC nécessitent des modifications. « Parfois, pour le même objectif, des solutions différentes peuvent émerger. Cela ne remet en rien en cause votre ambition, ni la mienne« , ajoute-t-il.
Il répond aux inquiétudes soulevées par la CCC quant aux prises de décisions contradictoires du gouvernement sur plusieurs points. La lettre de la CCC met ainsi le point sur l’écotaxe sur le transport aérien. Des propos d’Emmanuel Macron ont choqué les membres de la Convention. Il a notamment comparé les opposants à la 5G à une communauté chrétienne, les Amish. Si le malus en fonction du poids des véhicules neufs a été controversé, le gouvernement a finalement tranché pour un amendement dans le projet de loi de finances 2021. Une taxe sera imposée pour les véhicules de plus de 1,8 tonnes.
Un lot de consolations pour les membres de la Convention Citoyenne ? Mathilde Imer, membre de la gouvernance de la Convention Citoyenne pour le Climat est plus optimiste. Elle déclare à Natura Sciences : « C’est un signal qui va dans le bon sens, même si le niveau d’ambition n’est pas celui voulu par la CCC. »
Une première réserve dès le départ
Le chef de l’Etat avait déjà émis trois jokers sur les 149 initiatives rédigées par les 150 citoyens. Le premier : il refusait la taxe de 4% sur les dividendes pour les réorienter vers la transition écologique. Ensuite, il reportait le débat sur les 110 km/h pour que ce travail ne soit par résumé à cette proposition. Enfin, il refusait de modifier le préambule de la Constitution qui placerait l’écologie au dessus des droits de l’homme. Emmanuel Macron s’était justifié lors de cette présentation fin juin en disant que « cela serait contraire à notre texte constitutionnel ».
À titre personnel, Mathilde Imer explique qu’il ne s’agit pas des seuls renoncements. « On balaye les mesures les unes après les autres, qui sortent du cadre de la croissante verte que semble vouloir porter le président de la République. »
Auteur : Manu Lassabe, journaliste de Natura Sciences