Nicolas Dupont-Aignan est plus connu pour ses positions souverainistes qu'écologiques. Pourtant, il a su construire un discours écologique étoffé. Nous l'avons interrogé à son QG de campagne à Paris sur la taxe carbone aux frontières de l'Europe, la neutralité carbone, l'Union européenne, la rénovation des bâtiments, la place de la voiture, l'éolienne, le nucléaire... Entretien.

Natura Sciences : Vous qualifiez votre écologie "d’intelligente". En quoi consiste-t-elle?
Nicolas Dupont-Aignant : Je voudrais une écologie de l’action et pas de la parole. Et je voudrais qu’on se mette sur ce que je crois être l’essentiel, c’est-à-dire les grandes masses qui permettraient vraiment d’agir fortement. Alors d’abord, quelle est ma vision générale? Ma vision générale, c’est que l’écologie est fondamentale. Mais que l’écologie est trop importante pour la confier paradoxalement aux Verts, même si les Verts ont fait avancer le débat. Et je suis surpris dans cette discussion sur l’écologie, qu’on va en surface et qu’on ne s’attaque pas à des mesures qui permettraient de traiter les problèmes en amont et de manière sérieuse.
Je vais vous donner deux exemples : on se polarise sur l’énergie avec ces éoliennes et ces panneaux solaires, qui ne représentent pas une solution durable et solide, et on oublie complètement de mettre le paquet sur les économies d’énergie, notamment l’isolation des bâtiments. Il y a 5 millions de passoires thermiques, si on voulait traiter vraiment les 5 millions de passoires thermiques. Si on voulait vraiment les traiter, ce ne sont pas les 3 milliards que vient de rajouter le gouvernement qui vont y arriver. Mais c’est entre 6 et 10 milliards par an, c’est considérable. Donc j’ai l’impression qu’en fait, on en parle plus qu’on agit.
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Par exemple, j’ai fait un rapport sur la pollution des océans, et j’étais sidéré de voir qu’on parle des océans depuis des années, mais que par exemple pour la Méditerranée, où il y a 50 organisations internationales, il n’y a même pas un plan pour mettre à niveau les stations d’épuration du nord et du sud de la Méditerranée. Et donc plutôt que de faire de grands discours, il faut investir dans un plan de stations d’épuration, c’est-à-dire des égouts tout simplement. C’est tout con si je peux m’exprimer ainsi, mais on n’en parle pas. C’est-à-dire qu’on va discuter des heures sur les filets de pêche, sur ceci, sur cela, mais pour tous les égouts des pays riverains de la Méditerranée qui se jettent dans la Méditerranée, il n’y a pas de plan global chiffré avec un échéancier. Donc j’aimerais qu’on mette du sérieux dans ce domaine.
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