La 4e édition du One Planet Summit a vu le lancement de la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples. Portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni, elle compte à présent plus de 50 États engagés. Objectif : protéger « au moins 30% des terres et des océans » d’ici 2030.
La France organisait lundi 11 janvier la 4e édition du One Planet Summit. Lors de cette édition consacrée à la biodiversité, plus de 50 États dont la France se sont engagés à protéger au moins 30% des terres et des océans d’ici 2030. C’est la naissance de la Coalition Haute Ambition pour la nature et les peuples et de l’objectif 30×30. Elle défend l’obtention d’un accord mondial pour protéger au moins 30% des terres et des océans de la planète d’ici 2030. L’espoir consiste à aboutir les négociations lors de la COP15 de la Convention sur la biodiversité en 2021 en Chine.
Déjà 15 % des espaces terrestres et 7 % des océans sont sous protection. « Afin de faire face à la fois à la crise de la biodiversité et à la crise climatique, de plus en plus de recherches scientifiques estiment que la moitié de la planète doit être maintenue dans un état naturel, prévient la nouvelle coalition. Les experts conviennent qu’un objectif provisoire scientifiquement crédible et nécessaire est d’atteindre un minimum de 30% de protection d’ici 2030. »
Le traité sur la Haute Mer sera indispensable
High seas alliance y voit un engagement important en vue de protéger au moins 30% de l’océan d’ici 2030. Pour y parvenir, elle appelle à adopter l’indispensable traité sur la Haute Mer en cours de discussions à l’ONU.
« Pour atteindre une protection de 30 % de l’océan, des Aires Marines Protégées (AMP) devront être établies en haute mer, c’est-à-dire dans les zones océaniques situées au-delà de la juridiction nationale d’un État et qui représentent les deux tiers de l’océan mondial, défend la Coalition High seas alliance. Il n’est actuellement pas possible d’établir des AMP en haute mer car il n’existe pas de cadre juridique pour le faire. Ce problème sera résolu par le nouveau traité en cours de négociation à l’ONU. »
D’autres ONG veulent aller encore plus loin
Pour Oscar Soria, directeur de campagne d’Avaaz, le One Planet Summit montre que « les dirigeants mondiaux commencent à se réveiller ». Pour autant, protéger 30% de la Terre « ne va pas assez loin ». Il compte parmi les partisans d’une action encore plus ambitieuse. Ainsi, il invite à protéger « au moins la moitié de la planète pour faire face à la perte de biodiversité d’ici 2030″.
« L’objectif d’étendre les zones protégées jusqu’à 30% des espaces marins et terrestre d’ici 2030 est sur la table depuis longtemps déjà, réagit François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. Mais le flou persiste quant au niveau de protection envisagé et les mesures concrètes qui seraient mises en oeuvre. »
La France annonce qu’elle atteindra l’objectif de 30 % d’espaces protégés dès 2022. En parallèle, elle lance aussi avec six autres pays la Coalition pour une Méditerranée exemplaires 2030. Elle compte des actions visant la protection de la biodiversité, la pêche durable. Mais aussi la lutte contre la pollution marine et la durabilité du transport maritime. Enfin, le projet de grande muraille verte pour lutter contre la désertification au Sahel a recueilli 14,3 milliards de dollars.
Par Matthieu Combe