Début janvier, le Haut Conseil de la santé publique a publié un avis indiquant qu’il ne fallait pas considérer le vapotage comme un outil de sevrage du tabac. Selon l’autorité, les preuves concernant l’efficacité des cigarettes électroniques sont insuffisantes pour proposer cette alternative aux fumeurs souhaitant arrêter.
Changement de cap pour le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Après avoir prononcé en 2016 un avis favorable à l’utilisation des cigarettes électroniques comme dispositif de sevrage tabagique, l’instance française considère désormais que l’outil n’est pas approprié. Une position qui tranche avec celle de son voisin anglais, dont la politique plaide pour la mise en avant des alternatives aux cigarettes classiques dans la lutte contre les méfaits du tabac.
Utiliser des traitements ayant montré leur efficacité
De nombreux fumeurs français se laissent séduire par l’apparition du vapotage ces dernières années. Une part d’entre eux souhaite prendre en main cette alternative afin d’arrêter la cigarette traditionnelle. Cependant, aux yeux du HCSP, le vapotage n’est pas la meilleure solution anti-tabac. Selon lui, « les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les cigarettes électroniques comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé ».
Le Haut Conseil de la santé publique estime également que « les professionnels de santé qui accompagnent un fumeur dans une démarche de sevrage tabagique se doivent d’utiliser des traitements médicamenteux ou non ayant prouvé leur efficacité ». Pour autant, la publication de l’instance française ne rejette pas en bloc l’intérêt de la cigarette électronique. « Elles peuvent être utilisées en dehors (ou en complément) d’une prise en charge dans le cadre du système de soins », conclut-elle.
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En Angleterre, une aide reconnue pour arrêter de fumer
Si la France s’appuie sur un certain nombre de mesures comme le prix, les paquets neutres ou encore l’interdiction d’arômes et additifs afin de lutter contre les méfaits du tabac, l’Angleterre privilégie de son côté la mise en avant d’alternatives supposément moins néfastes pour la santé, comme la cigarette électronique, substitut nicotinique le plus utilisé du pays (6% de la population adulte, soit 2,7 millions de vapoteurs réguliers).
Entre les deux pays, la politique de gestion du risque s’oppose donc diamétralement. Outre-manche, le ministère de la Santé Britannique défend son choix. Selon le gouvernement, l’utilisation d’un produit de vapotage dans le cadre d’une tentative de cesser de fumer présentait des taux de réussite évalués entre 59,7% et 74% en 2019 et 2020. Selon le Public Health England (PHE) le vapotage reste la meilleure solution pour arrêter de fumer. Ainsi, les produits de vapotage à la nicotine constituaient l’aide la plus populaire (27,2%) utilisée par les fumeurs qui tentaient d’arrêter de fumer en Angleterre en 2020.