A l’occasion de la semaine du développement durable sur le thème du « consommer autrement », Natura Sciences vous présente les labellisations « Bio équitable » et « Bio solidaire » développées par l’association Bio Partenaires.
Au commerce équitable traditionnel entre le Nord et le Sud, Bio équitable introduit une spécificité supplémentaire nouvelle par rapport au label FairTrade/Max Havelaar : la certification « agriculture biologique » obligatoire.
Chez Bio équitable, on retrouve les fondamentaux du commerce équitable avec le respect des règles de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la notion de préfinancement des récoltes, des prix d’achats minimums et une prime de développement (Bio Partenaire parle plutôt de Fonds de développement). Mais on trouve en plus des critères environnementaux portant sur la gestion de l’énergie et des déchets dans les exploitations agricoles. De plus, qui dit bio dit interdiction de tous les pesticides chimiques et des OGM.
Une approche par projet sur la durée
Bio équitable impose un engagement des deux parties sur des volumes et ce, sur une durée d’au moins 3 ans. S’il y a un prix minimum garanti, il n’y a pas de prix prédéfini : chaque projet étudie les coûts de production et les besoins/attentes des communautés pour définir au mieux ces prix en fonction des réalités du terrain.
En amont du partenariat, les partenaires font le point sur les axes de développement. « L’approche de projet est primordiale chez Bio équitable », insiste Pierre Gaubert, Responsable de la filière Bio équitable. Le Fonds de développement pourra être engagé sur des projets d’amélioration des conditions de vie : reforestation, éducation, etc. Il correspond au minimum à 5 % du prix minimum garanti. De façon simplifiée, pour toute tonne achetée à 100 dollars, 5 dollars supplémentaires iront au fonds de développement de la coopérative.
Le logo bio équitable est autorisé lorsque le produit fini contient entre 25 et 95 % d’ingrédient Bio équitable, le reste du produit devant répondre au cahier des charges de l’agriculture biologique. L’emballage mentionne alors clairement quels sont les ingrédients issus de la filière équitable.
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Bio Solidaire : de l’équitable Nord-Nord
La labellisation Bio Solidaire est quant à elle en quelque sorte du commerce équitable « nord-nord » de produits issus de l’agriculture biologique. Il n’y a pas de fonds de développement, mais plutôt un investissement de l’entreprise pour développer la filière. Le référentiel interdit le chauffage des serres et demande de respecter la saisonnalité. Il s’applique uniquement aux producteurs et opérateurs français. Les critères sociaux portent sur l’ergonomie au travail, des machines plus simples à gérer, la création de crèches collectives, etc.
Ces deux labels sont exclusivement présents dans les magasins spécialisées (magasins bio, épiceries fines, magasins du type Nature & Découvertes, etc.), vous ne les trouverez pas dans les magasins de la grande distribution. Les deux marques regroupent plus de 500 références de produits : 380 pour Bio équitable et 260 pour Bio solidaire, avant tout dans l’alimentaire.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Belle initiative que la création de ces labels, pour de bien jolis projets en faveur du commerce equitable.