Une nouvelle étude du bureau de recherche 6t fait le point sur le développement de l’offre d’autopartage en France. Julie Chrétien, directrice des opérations et des études du bureau de recherche 6t, nous livre ses pistes pour promouvoir l’autopartage à l’échelle nationale.
Si la vertu environnementale de l’autopartage est désormais avérée, il n’empêche que la pratique peine à se développer. C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude sur l’autopartage soutenue par l’ADEME et réalisée par le bureau de recherche 6t. Cette nouvelle édition de l'enquête (dont la dernière remontait à 2019) tire un bilan mitigé de la pratique sur notre territoire national.
L'étude s’intéresse aux services d’autopartage entièrement digitalisés. Bilan : le marché de l’autopartage, largement impacté par la crise sanitaire, peine à se développer. La France compte aujourd’hui quinze opérateurs, proposant près de 12.000 véhicules en autopartage pour près de 300.000 autopartageurs. Selon les analystes du bureau de recherche, "la concrétisation d’un réel impact de l’autopartage au niveau national nécessiterait une multiplication par cent du volume de véhicules en autopartage".
Démocratiser le recours à l'autopartage
L’étude insiste sur l’intérêt de l’autopartage en tant que levier favorisant une mobilité moins polluante. Mais il faut largement démocratiser la pratique en diversifiant les usagers et en l’étendant hors des centres urbains. L’étude souligne que les hommes âgés de 40 à 50 ans restent les usagers principaux de l’autopartage. La pratique reste la chasse gardée des ménages sans véhicules (73,8 % des utilisateurs de l’autopartage n’en possèdent pas contre 29,7 % des ménages français). Il faudrait étendre la pratique aux retraités et aux jeunes publics utilisant actuellement peu l’autopartage. Ils pourraient par ce biais vendre leur véhicule ou ne pas en acheter.
Comment favoriser le développement de l’autopartage en France? Julie Chrétien, directrice des opérations et des études du bureau de recherche 6t, nous donne des pistes pour massifier l’impact de l’autopartage à l’échelle nationale.
Natura Sciences : Il semble y avoir une synergie entre autopartage et mobilité douce. Est-ce que le développement de l’autopartage doit s’accompagner d’une hausse de l’offre de transports en commun ou alternatifs ?
Julie Chrétien : Effectivement, les endroits où l’autopartage a du succès sont paradoxalement des endroits où il y a énormément de transports en commun. Grosso modo l’autopartage fonctionne bien si vous n’utilisez une voiture qu’une à deux fois par mois. C’est l’usage qu’on voit en moyenne chez les usagers de l’autopartage.
Pour n’utiliser sa voiture...
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