Face à la crise climatique et à ses conséquences toujours plus graves, les ONG redoublent d’efforts. Après les polémiques successives du monde du football, elles proposent une formation de plusieurs heures aux sportifs, sur les enjeux de la crise climatique.

La coupe est pleine pour les ONG écologistes. Les rires de Kylian Mbappé et l’ironie de Christophe Galtier, en réponses à une question d’un journaliste sur leurs trajets en jets privés, ont sonné comme un déclic. Plus de 13 ONG proposent ainsi de former les grands sportifs aux enjeux de la crise climatique.
Ces organisations, regroupées en collectif, insistent sur l’importance d’une telle démarche. « Les derniers rapports du GIEC sont formels : tous les secteurs d’activité doivent évoluer en prenant en compte les enjeux colossaux du réchauffement climatique. Le sport en général n’y fait pas exception », peut-on lire dans le communiqué des signataires qui se disent prêts à former.
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Un collectif informel et indépendant
Après la polémique autour de Christophe Galtier et Kylian Mbappé, 13 ONG ont répondu à l’appel d’un collectif qui se dit prêt à former les sportifs aux enjeux climatiques. « Dans le collectif nous sommes plus que 13 organisations. Les 13 sont les premiers à avoir réagi, mais c’est un collectif informel. Nous nous connaissons un peu tous et forcément nous échangeons et partageons », explique Maël Besson, coordinateur du collectif et ancien responsable sport du WWF.
Ces ONG, regroupées en collectif, restent indépendantes. Elles ont toutes leurs expertises. « La sensibilisation, c’est ce que fait déjà une bonne partie des associations présentes dans le collectif ». « Beaucoup d’associations travaillent avec des sportifs du monde du foot et d’autres disciplines », explique Maël Besson. « Lorsqu’on a vu cette prise de parole de Galtier, on s’est dit qu’il y avait un besoin énorme de prise de conscience et de formation », ajoute-t-il.
Des clubs de football réceptifs ?
Le collectif n’a pas encore eu de retours de clubs après cette annonce. Maël Besson détaille : « Nous n’avons pas encore discuté en interne sur ces formations, car aucun club n’est venu vers nous. Cela dépend aussi du temps accordé par les clubs. Nous voulons faire des formations d’au moins plusieurs heures. Pour le moment, la formation reste à construire en fonction des attentes. Quand on parle du foot, on ne parle pas de la même chose que le ski, il faut adapter son discours selon les enjeux ».
« Mbappé n’a pas encore demandé à être formé », dit-il ironiquement mais avec l’espoir, peut-être, « qu’un tel joueur » fasse la démarche. Selon le coordinateur, les clubs doivent s’inscrire dans une ligne directrice écologique car la situation est grave. « Ils ne peuvent plus l’ignorer ». Autrement, ils ne pourront plus nier être hors-sol.
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Un pouvoir d’influence colossal
Selon le collectif, les clubs n’ont plus le choix que de s’intéresser aux enjeux du dérèglement climatique. « Ils sont leader d’opinions. Quand Mbappé boit dans une bouteille en plastique, son impact carbone n’est pas que d’une seule bouteille mais de beaucoup plus par imitations », insiste Maël Besson. « Si ces sportifs n’intègrent pas ces problématiques, ils seront en décalage total avec leurs fans », ajoute-t-il.
Par leur popularité, les joueurs de football exercent une forme d’influence sur les fans et passionnés du ballon rond. Kylian Mbappé « serait un excellent ambassadeur » pour le climat, a estimé sur France Inter Valérie Masson-Delmotte, climatologue et coprésidente du groupe n°1 du GIEC. Elle réagissait à la polémique sur le PSG et ses déplacements en avion. « Et il y a plein de scientifiques qui seraient ravis d’aller échanger avec les footballeurs au PSG et ailleurs pour susciter leurs actions et partager des connaissances« , a-t-elle ajouté.